Le conflit opposant une partie des enseignants du département de physique à l’administration de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa a pris une nouvelle tournure, après que l’administration ait décidé de recourir à un huissier de justice. Une démarche qui a suscité la colère et l’indignation de la section locale CNES de l’université de Béjaïa. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, ce syndicat dénonce «avec force et vigueur le comportement indécent et vil du recteur de l’université qui vient de faire appel à la justice par l’intermédiaire d’un huissier de justice payé au frais du peuple». Les rédacteurs de ce document déplorent l’incapacité de l’administration rectorale d’initier un «dialogue responsable» avec les enseignants protestataires.
«Incapable de dialogue à cause de son mépris affligeant envers la communauté universitaire. Il n’a pas trouvé meilleur moyen de régler le conflit qu’en faisant appel au service d’un huissier de justice pour casser la protestation pacifique des collègues enseignants du département de physique», a-t-on lu dans la déclaration du CNES de Béjaïa. Pour rappel, les enseignants ont décidé de boycotter les examens de rattrapage pour exprimer leur refus de la nomination du nouveau chef de département de physique. Celui-ci, selon les enseignants protestataires, «a fait sa mutation sans que les chefs de départements d’origine et d’accueil ne soient avisés (…) et qui a postulé en cachette en janvier 2019».
À noter que samedi dernier, les enseignants contestant le nouveau chef de leur département ont observé une journée de protestation devant les amphis 29 et 28, au campus de Targa Ouzemour, en guise de protestation contre l’organisation des examens par l’administration. Ils ont dénoncé «un déni de la déontologie et du respect du statut de l’enseignant». «Depuis le 3 septembre, nous assistons à une succession de transgressions de la réglementation en vigueur, mais aussi de la déontologie et du respect de la corporation», s’est indigné le CNES de l’université de Béjaïa. Parmi ces «transgressions» soulevées par les enseignants protestataires du département de physique, le CNES cite «l’organisation de deux examens par des inconnus, le ‘’gonflage’’ des notes», ainsi que «la tenue d’un examen dans un amphi avec portes « blindées » fermées et présence d’agents de la sécurité».
B. S.
