L’Aïd, Dali et Brigitte Bardot…

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Par Ali Boudjelil

Le 11 août, des moutons, des boucs, des bœufs et des milliers de dinars vont être sacrifiés. Nous fêterons l’Aïd El-Kébir dans la joie avec des brochettes après le bouzellouf tout en écoutant si possible la célèbre chanson de feu Abdelkrim Dali (Mezzyanou n’har l’youm). Brigitte Bardot va encore parler, elle qui n’aime que le poisson et les viandes dures. Tant pis pour elle, la végétarienne, si elle n’a pas goûté à l’Ɛasvane, ce délicieux plat aux vertus que je tairais.

Mais la cherté du mouton peut donner des haut-le cœur ou carrément faire perdre l’appétit qui vient déjà au ralenti en période caniculaire. Si ce ne fût que le prix de la bête à la toison qui chiffonne, on l’eût bien admis depuis longtemps et trouvé normal puisque ce n’est qu’une fête annuelle. Ce qui chiffonne, ce sont les prix des fruits et légumes qui flambent juste avant le rassemblement rituel sacré des pèlerins au Mont Arafat.

Doit-on se résigner à dire que c’est l’apanage des commerçants musulmans ? Sous d’autres cieux que certains trouvent cléments, c’est à la veille des fêtes que les promotions s’invitent, puisqu’il s’agit de satisfaire tout le monde dans des magasins où le balayeur endimanché côtoie le député.

Il reste à espérer, cependant, que les commerçants consentent à s’anoblir d’un sacrifice en ouvrant boutique quelques petites heures avant de procéder au sacrifice du mouton et quelques heures après que les rus de sang se déversant dans les dehors se seront lavés. C’est donc ce dimanche, jour du Seigneur, qu’on fera la bise à nos amis tout en se souhaitant que l’Aïd des années à venir nous retrouve plus solides que l’ennui et dans la plénitude. La vie est belle. Aïd mabrouk, Aïd lehna et bonne fête à tous.

A. B.

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