L’ancien village saturé

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L’ancien village de Chorfa, en l’occurrence Taddart, qui surplombe l’actuel chef-lieu communal, connaît une saturation visible de son périmètre urbain. En effet, dans ce village qui culmine sur une colline abrupte à la couleur rouge ocre, à 400 mètres d’altitude, les habitations continuent de pousser comme des champignons, en grignotant de plus en plus de terrains. Actuellement, les constructions foisonnent sur les versants abrupts de cette colline saturée, en habitations.

Les nouvelles maisons sont érigées sur ces versants en étages, nonobstant le caractère fragile du sol, raviné de toutes parts. «Nous sommes obligés de construire nos habitations à des endroits escarpés à cause de la rareté des terrains à bâtir dans notre village (Taddart, ndlr). Plusieurs maisons à étages ont été construites à la lisière des endroits abrupts de notre village, parce qu’on n’a vraiment pas le choix, en dépit du danger encouru, sachant que le sol de Taddart est en proie à l’érosion», affirme, dépité, l’un des habitants.

Effectivement, comme l’a souligné notre interlocuteur, le sol de ce village, multiséculaires, est instable à cause de l’érosion qui s’accentue avec le temps, surtout après les fortes averses qui causent le ravinement des versants et des crevasses qui ne présagent rien de bon. Cependant, la présence accrue de haies de cactus ceinturant ce village de haut en bas a, quelque peu, amorti l’érosion du sol, en le fixant tant bien que mal là où ces haies se trouvent en abondance. «La présence de haies de figuiers de Barbarie, qui entourent les versants de notre village, a fortement contribué à la fixation du sol en proie à l’érosion et au ravinement.

Nos ancêtres, même s’ils n’ont jamais connu l’école, ont planté ces cactus pour se protéger des envahisseurs, fixer le sol et manger leurs fruits succulents. Malheureusement, ces dernières années, cette muraille naturelle subit des dégradations et une pollution dues aux ordures ménagères jetées un peu partout. De ce fait, j’invite les habitants de Taddart à faire preuve de réalisme et de sens des responsabilités, en protégeant et en préservant les haies de figuiers de Barbarie car, grâce à elles, le sol de notre village ne connaît pas de glissements de terrain notables», préconise un autre habitant de cette bourgade.

Y Samir.

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