«Le 19 mai, Journée nationale de l’étudiant, représente une date symbolique, un repère qu’il ne faut pas oublier, en ce sens qu’elle représente l’occasion d’un ressourcement», a indiqué, hier, le professeur émérite de l’École polytechnique d’Alger, Chems Eddine Chitour. S’exprimant hier sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, le Pr. Chitour affirme que le «socle d’une société» repose avant tout sur un système éducatif performant, tout en relevant que pendant très longtemps, les universitaires et les intellectuels ont été marginalisés.
Tout en rappelant l’existence actuelle de 25 000 écoles, 5 000 CEM et 3 000 lycées, le professeur Chitour remarque qu’au niveau de ces établissements, par ailleurs sous financés, l’acte pédagogique est resté ignoré, parce qu’«on n’est pas été assez exigeants» à l’encontre des personnels enseignants, dont il relève un manque de rigueur dans la formation. «Le problème, constate l’intervenant, c’est qu’on a fait dans la démagogie», parce que, explique-t-il, «on n’a pas été justes avec les enseignants considérés comme des moins que rien, alors que le système éducatif représente la colonne vertébrale d’un pays».
Selon l’intervenant, «si l’école n’a pas su répondre à ce qui était attendu d’elle, c’est parce que les enseignants, sous payés, n’avaient ni les moyens, notamment pédagogiques, ni, pour certains parmi eux, les compétences, pour dispenser un enseignement de qualité. Il déplore dans ce cadre que «si l’école en est arrivée à la situation de marasme dans laquelle elle se trouve enfoncée, c’est parce, dit-il, «on n’a jamais prêté la moindre considération à l’enseignant, ce formateur des générations futures».
Celui-ci estime nécessaire de réhabiliter l’enseignant, de lui donner les moyens nécessaires pour exercer, en étant au préalable très rigoureux dans sa formation. Évoquant, en outre, la grève en cours des étudiants, il considère que l’année universitaire n’est pas perdue, pour autant, expliquet-il, que l’on remobilise rapidement les enseignants, pour qu’ils acceptent de dispenser les cours, jusqu’à la fin de juillet, pour pouvoir en valider au moins les 85%.
L. O. CH