«Le 1er Novembre a changé la trajectoire de l’histoire de l’Algérie»

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C’est devant un parterre composé exclusivement de policiers, tous grades confondus, que Ali Amrani, ex-enseignant et chercheur en histoire, a animé, jeudi dernier, en début d’après-midi, une conférence-débat portant sur le déclenchement de la guerre de libération nationale tout en mettant en exergue les différentes étapes qui ont abouti à cette date historique. D’emblée, le conférencier souligne l’importance de cette date mémorable qui, dit-il, «a changé la trajectoire de l’histoire de l’Algérie, et elle n’est pas venue par un pur hasard.» Et pour étayer ses propos, l’orateur évoque les différentes haltes en guise de genèse en commençant par la première guerre mondiale qui a donné naissance au Mouvement national et la naissance de la première formation politique qu’est l’Etoile Nord-Africaine avec ses différents courants. Puis, comme seconde étape, la deuxième guerre mondiale où un manifeste qui appelle à l’indépendance de l’Algérie a été rédigé par des militants nationalistes.

Les évènements du 8 mai 1945 ont été, selon M. Amrani, un autre relais qui a renforcé les convictions des Algériens à aller de l’avant pour libérer le pays, et ce sont justement ces douloureux évènements qui constituent un virage décisif qui ont tracé la voie vers une Révolution armée. D’autres étapes, pas des moindres non plus, ont été à l’origine du 1er Novembre 54, étapes que le conférencier a pris soin de relater avec plus de détails. Il s’agit de la naissance de l’Organisation spéciale qui est en réalité l’aile armée du PPA en 1947. Toujours dans le même ordre d’idées et d’une manière pédagogique, l’invité de la Sûreté de daïra de Bechloul rappelle à l’assistance la dernière étape où des militants du parti de Messali se sont entredéchirés pour se retrouver en trois pôles, à savoir les Centralistes, les Messalistes et ceux de l’Organisation spéciale.

Et ce sont, selon le conférencier, ces derniers au nombre de vingt-deux qui ont décidé, un certain 24 octobre 1954, du déclenchement de la lutte armée. Durant son allocution, l’orateur rappelle l’importance de l’organisation des cadres de la Révolution qui ont créé les cinq régions et désigner feu Mohamed Boudiaf comme coordinateur entre l’intérieur et l’extérieur. D’ailleurs, c’est lui qui a diffusé l’appel du 1er Novembre à partir du Caire. M. Amrani, qui regrette certains dérapages langagiers que l’on entend, par ci par là, soutenir que c’est le général De Gaulle qui a donné l’indépendance à l’Algérie. Le conférencier, avance avec arguments à l’appui, les multiples manœuvres menées par l’armée française à l’effet d’étouffer la Révolution.

De l’état d’urgence à l’opération «l’Oiseau bleu» en passant par les arrestations arbitraires et l’opération jumelle, le colonialisme français a, selon l’orateur, usé de tous les moyens y compris les plus abjects, à l’effet de se maintenir en place et de continuer à occuper l’Algérie. Le conférencier rappelle avec plus de détails certaines batailles ayant eu lieu au niveau de la wilaya de Bouira, tout en avançant le nombre de soldats mobilisés et celui des Moudjahidine ainsi que les armes utilisées. Notons, enfin, que cette rencontre entre dans le cadre du programme de la célébration du 65ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale concocté par la Sûreté de daïra de Bechloul.

Smail M.

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