Le budget primitif adopté

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L’assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou a adopté, hier, à l’unanimité, le Budget Primitif pour l’exercice 2020. De l’ordre d’un peu moins de deux milliards de dinars, le budget est ventilé entre la section de fonctionnement qui se taille la quasi-totalité de cet argent avec près de 1,8 milliards de dinars, contre seulement 221 millions de dinars destinés à la section équipement. Ce budget «demeure insuffisant et largement en-deçà des différents besoins des communes et des citoyens», a estimé le P/APW, Youcef Aouchiche.

Néanmoins, a-t- il rassuré, cette «contrainte n’a pas empêché l’APW de maintenir les budgétisations destinées à prendre en charge les besoins du mouvement associatif activant dans les domaines culturel, sportif, social et environnemental». Le montant de 308 millions de dinars a été consacré au chapitre 914 relatif à la jeunesse, sport et culture ; 108 millions DA au chapitre 920 (aides sociales) ; et 1,5 millions de dinars au chapitre 930 relatif à la contribution au développement économique. Il s’agit des subventions allouées aux Fêtes : du lait à Timizart, de l’olivier à Mâatkas et de l’huile d’olive à Ifigha. Les communes en revanche ont bénéficié d’un montant de 232 millions de dinars.

Pour ce qui est des besoins de l’éducation nationale, une subvention de 25 milliards de centimes a été allouée. À souligner d’autres budgétisations, comme notamment 11 milliards 700 millions pour les travaux publics et entretien des chemins de wilaya ; 2 milliards pour le plan ORSEC et 2 milliards pour aider en équipement le secteur de la santé.

Éducation, enseignement, œuvres universitaires : un constat alarmant

La session ordinaire s’est déroulée sans la présence des élus RCD et de quelques élus du FFS, qui ont décidé de boycotter la session. Un boycott qui n’a pas empêché la session de se tenir, le quorum ayant été atteint. À l’ordre du jour, en plus de l’adoption du budget, il était question du suivi de l’état des délibérations, l’examen de la situation du secteur de l’éducation, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et le plan hivernal.

Sur la situation qui prévaut dans le secteur de l’enseignement supérieur, le président de l’APW a dressé un constat alarmant, regrettant que la situation n’ait pas évolué depuis l’année dernière. «Infrastructures mal entretenues et détériorées, insécurité généralisée, manque de places pédagogiques, retards dans la livraison des nouvelles infrastructures destinées au secteur, interférences de parties extra-universitaires qui tentent d’imposer leur loi, notamment au sein des résidences, enseignants et étudiants désabusés et livrés à eux mêmes», observe M. Aouchiche.

Les œuvres universitaires, il les a considérées comme étant «le maillon faible» de ce secteur, malgré, souligne-t-il, «les sommes faramineuses destinées à ce secteur». «Les étudiants sont mal nourris, mal logés et mal pris en charge», notera-t-il, exigeant que «les interférences dans la gestion des œuvres universitaires cessent» et que «l’argent alloué par l’État pour la prise en charge des étudiants soit dépensé à cette fin et d’une façon rationnelle».

Retard dans les projets structurants : les explications du wali

Le président de l’APW a plaidé pour «un plan de prise en charge particulier», afin que la wilaya puisse rattraper «l’immense retard» qu’elle enregistre en termes de développement. En matière d’urgence, la P/APW a souligné la nécessité de résoudre le problème de l’électrification des 20 000 foyers non raccordés et de tenir la promesse de réalisation de la conduite de gaz devant alimenter les communes d’Aït Chafaâ, Akarou et Zekri, ainsi que l’accélération de la cadence des travaux de raccordement au gaz naturel dans les communes qui subissent un retard.

Il a, en outre, dénoncé les retards enregistrés dans les différents projets structurants de la wilaya, à savoir le stade, le téléphérique, la pénétrante, les barrages, les 5 stations de Taksebt, la réhabilitation des hôtels et les EPH notamment celui de Ouadhias. Il a réclamé le dégel de tous les projets inscrits à l’indicatif de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment le CHU, la clinique mère-enfant et la voie expresse Aïn El Hammam – Draâ El Mizan… Dans ce sillage, le wali Mahmoud Djemâa, présent à la session, a expliqué que «pour le téléphérique, la première partie sera mise en service incessamment.

Les testes ont été concluants», note-t-il, avec quelques réserves de la protection civile qui sont en train d’être levées. «Une visite du ministre du Transport est programmée pour mettre en service ce premier tronçon du téléphérique et relancer la pénétrante où il y a des problèmes de payement et d’expropriation qu’on est en train de régler», dira-t-il. Pour ce qui est du dégel des projets, le wali a considéré que le CHU constituait une priorité : «Le CHU est la principale préoccupation de la wilaya, dans la mesure où on a un seul CHU qui date de l’ère coloniale et il ne répond plus, de par son emplacement et des problèmes de fonctionnalité en général, aux besoins de la population», estime-t-il.

«Le dégel du projet du nouveau CHU est un objectif que nous nous assignons et c’est une priorité», affirme-t-il. Pour ce qui est du projet de la clinique mère-enfant, M. Djmâa a indiqué qu’«il y a des tentatives pour le dégeler». Pour ce qui est des PCD en souffrance, le wali s’est voulu rassurant : «Il y a instruction pour que tous les programmes soient lancés et une évaluation sera faite d’une manière régulière avec les directeurs et les présidents d’APC». Pour ce qui est de l’électrification rurale, il a regretté : «Cette année, la wilaya n’a pas bénéficié d’un programme au titre de programme de l’État», indiquant néanmoins qu’il a «proposé qu’une opération soit inscrite sur budget de la wilaya».

Tout en confirmant le constat du président de l’APW quant à l’état des lieux concernant la gestion des cités universitaires, le wali a fait savoir qu’un travail est en train de se faire pour «mettre de l’ordre dans ces cités». Il a par ailleurs annoncé «une réflexion sur la création d’un office national pour la gestion des écoles primaires, afin de parer au déficit des communes».

Vers le dégel du Gazoduc Fréha – Béjaïa

Le wali a fait savoir que le projet de raccordement au gaz naturel des trois communes Aït Chafa, Zekri et Akarou était en bonne voie : «Je peux affirmer que le problème ne se pose pas au niveau de la distribution. Il se pose surtout pour le gazoduc qui devait partir de Fréha jusqu’à Béjaïa», a-t-il indiqué. «J’ai discuté avec le ministre qui a confirmé que c’est la priorité numéro 1 dans la loi de finances 2020. Cette opération de transport sera réalisée pour permettre à ces communes de bénéficier du gaz», a-t-il affirmé.

K. H.

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