Le chantier de la pénétrante à l’arrêt !

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Apparemment, le projet structurant de la réalisation de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest lancé en 2014 est confronté au problème du financement. En effet, en plus des oppositions des propriétaires terriens et des autres aléas liés au relief escarpé de son itinéraire, les travaux n’ont pas vraiment avancé en dépit des assurances des responsables de la DTP, de l’Agence Algérienne du Développement des Autoroutes et même des autorités de wilaya. S’il est vrai que cet axe autoroutier est une priorité pour désenclaver la wilaya, il n’en demeure pas moins que les décisions prises ici et là n’ont pas suivi.

Avant-hier, les travailleurs exerçant sur les chantiers pris en charge par le groupe algéro-turc ONE (Ozgün, Nurol, Engeo) ont été surpris par leurs responsables qui les ont invités à signer la fin de leur contrat. Sporadiquement, tous les travailleurs ont pris d’assaut la base de vie de Draâ El-Mizan. Ils sont venus en force afin de s’opposer à cette décision. «Tout d’abord, avant de signer ces contrats, il faut qu’ils nous paient les quatre mois de salaire impayés. Et puis, si nous allons être licenciés, il faudrait aussi nous donner nos droits», dira un représentant des travailleurs accosté devant la base de vie. Peu avant, les représentants du groupe ont essayé de convaincre les travailleurs à signer leur fin de contrat.

Ils ont même expliqué aux protestataires que les caisses du groupe sont vides à cause des retards dans le versement de leurs situations financières non réglées par les pouvoirs publics. «Vous signez d’abord ces contrats parce que c’est l’une des clauses que vous aviez acceptée lorsqu’on vous a renouvelés vos contrats d’une année en mars 2019. On vous paiera vos salaires le 15 mars», soulignera dans son intervention devant les grévistes un autre responsable. Cependant, les travailleurs ne l’entendent pas de la même oreille. «Si nous signons la fin de nos contrats, nous n’aurons plus l’occasion de nous réunir et de pénétrer à la base de vie pour une quelconque action de protestation.

C’est pourquoi nous exigeons que notre argent arrive d’abord dans nos comptes avant toute cession de travail», dira un autre représentant des travailleurs. Ces derniers ne voulaient plus quitter les lieux. Ils exigeront des garanties. Il est à signaler que, selon nos sources proches du groupe ONE, 80% des travailleurs seront licenciés. Ainsi, ce méga projet est confronté à un autre blocage qui tarderait l’avancement des travaux qui n’ont pas vraiment atteint la cadence souhaitée aussi bien par les responsables que par les citoyens qui attendent la livraison de cette pénétrante. Les travailleurs ont exprimé leur regret par rapport à ces licenciements.

«Cela a été déjà appliqué par le groupe parce que depuis déjà une année, nous ne travaillions plus à plein temps. Juste après le renouvellement de nos contrats, ils ont décidé que chaque travailleur travaillait deux mois alors qu’un autre est en congé de deux mois. C’est dire que nous ne percevons que deux mois de salaire sur quatre. Puis, ils ont changé de système de rotation du travail en imposant le rythme de quinze jours sur quinze jours. Et maintenant, c’est le licenciement», dira un autre représentant. Il est à noter aussi que même les sous traitants ont éprouvé d’énormes problèmes pour régler à temps les salaires de leurs employés tout comme les agents de sécurité qui étaient restés sans salaire dernièrement durant quatre mois. C’est dire que cette pénétrante n’est pas pour demain à cause de toutes les contraintes évoquées.

Amar Ouramdane

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