Malgré les assurances de la direction de la santé de Bouira, qui a annoncé au mois d’avril dernier avoir engagé une nouvelle entreprise, le projet de la polyclinique d’Ath-Leqsar, une commune sise à une quarantaine de kilomètres à l’est de la wilaya de Bouira, n’est toujours pas relancé.
Les citoyens de cette commune, mais aussi ceux de la commune voisine d’Ath Rached, ne cessent d’interpeller les responsables de la DSP et ceux de la wilaya, pour la relance de ce projet si important pour eux et ce, en raison du manque flagrant des structures et des moyens de soins, dont ils souffrent. En effet, et au niveau de ces deux communes isolées de la wilaya, il n’existe que trois petites salles de soins qui sont dépourvues de tous les moyens et les effectifs nécessaires.
La région manque aussi d’une maternité. Pour se soigner ou même pour un simple changement de pansement ou une consultation, les citoyens sont obligés de se déplacer vers le chef-lieu de la daïra de Bechloul ou même vers Bouira, avec leurs propres moyens, car ces structures de soins ne sont toujours pas dotées d’ambulance. Le calvaire est d’autant plus grand pour les habitants des nombreux villages de cette région, qui ne disposent d’aucune structure de soins de proximité : «Nous attendons toujours la concrétisation des engagements signés de la direction de la santé et des promesses du président de l’APW, pour la relance des travaux de la nouvelle polyclinique», dira Ahmed, un citoyen de la commune d’Ath-Leqsar.
Notre interlocuteur explique que ce projet, qui a été gelé en 2014 en raison de l’arrêt prolongé des travaux, a été débloqué au début de l’année 2017, mais à ce jour, les travaux n’ont pas été relancés, malgré la réservation d’une enveloppe financière et la désignation d’une nouvelle entreprise qui devrait relancer les travaux : «Le taux d’avancement des travaux dépasse de loin les 70 % et une nouvelle entreprise a été retenue, selon la direction de la santé.
Cependant et depuis le mois d’avril, le site reste bizarrement vide et cette entreprise ne s’est toujours pas manifestée. Nous nous demandons pourquoi ce retard et est-ce que cette entreprise a désisté ? Malheureusement, ni les autorités locales, ni le P/APW ni encore la direction de la santé, ne nous ont répondu».
Pour rappel, les citoyens de ces deux communes ont mené au mois de février dernier, un large mouvement de protestation, avec notamment des marches, des sit-in et plusieurs journées de grève afin de réclamer la relance de ce projet. Les citoyens ont même procédé à la fermeture du siège de la mairie d’Ath Leqsar pendant cinq jours. Plusieurs responsables, dont le P/APW et la directrice de la santé, se sont déplacés sur les lieux et se sont engagés publiquement à prendre en charge rapidement ce dossier. Mais voila six mois après, ce projet demeure bloqué.
Les citoyens qui nous ont contacté récemment, ont assuré qu’un autre mouvement de protestation sera mené dès le mois de septembre prochain si la situation reste inchangée : «Nous ne savons plus à quel saint nous vouer! Nous avons saisi par écrit la directrice de la santé à plusieurs reprises, et nous n’avons reçu aucune réponse malheureusement. Cette responsable n’a pas tenu ses engagements pour la relance de ce projet, mais aussi ses promesses pour l’amélioration de la prise en charge au sein des salles de soins existantes, qui sont toujours dépourvues de moyens humain et matériel nécessaires. Si cette situation persiste, nous allons enclencher un autre mouvement de protestation dès la rentrée sociale», a assuré un membre d’une association locale.
O. K.