Ayant fait l’objet d’un litige entre le village Ouled Aïssa et l’aârch Tazrout Nezlioua sur les hauteurs de la ville de Draâ El-Mizan, le cimetière Sidi Salah a été finalement récupéré. «C’est un cimetière où sont enterrés les combattants de notre région tombés au champ d’honneur lors de la bataille de Sidi Rahmoune en 1871 lors de l’insurrection d’El-Mokrani.
Ce sont généralement des tombes très anciennes. On parle même de charniers parce qu’après cette bataille, l’armée française s’était acharnée contre les civils. Il y eut des déportés vers la Nouvelle Calédonie et d’autres ont été exécutés sur place. Depuis que j’étais enfant, on nous racontait cette histoire.
On nous disait que ce cimetière s’appelait Sidi Salah Ben M’hamed Ben Tellache. C’est pour vous dire que ce cimetière était le nôtre», a affirmé le président de l’association Les Tellache.
Il faut dire au passage que le comité de village Ouled Aissa situé au contrebas des Tellache avait demandé à l’APC à ce que ce lopin de terre, dont on ne voit presque pas les tombes, leur soit attribué pour servir de cimetière. «Nous avons alors entamé toutes les procédures afin de s’opposer à cette demande parce que ce cimetière est un pan de notre histoire.
Il n’était pas alors question de le céder aux autres. D’ailleurs, nos démarches ont abouti. Désormais, il est classé comme patrimoine historique du village et personne n’a le droit de lui changer de vocation.
Nous allons le clôturer et le sauvegarder», dira encore notre interlocuteur, précisant que le nouveau cimetière, un terrain forestier donné à l’association, avec l’accord des services et de l’APC, «est opérationnel». Les premiers morts y seront enterrés parce que l’autre cimetière est saturé.
Le président de cette association ajoutera dans son intervention que l’association est en train de récolter des documents historiques sur cette bataille et d’autres soulèvements dans leur localité, afin de confectionner un ouvrage sur cette douloureuse histoire.
Rabah Tellache, car c’est de lui qu’il s’agit, a décidé de poursuivre le travail entamé par l’association des oubliés de l’histoire créée par les familles des déportés à la Nouvelle Calédonie afin d’atteindre les nombreux objectifs qui lui ont été assignés.
En outre, à rappeler que le 5 juillet dernier, l’association Les Tellache avait inauguré une stèle à la mémoire de leurs déportés à la Nouvelle Calédonie et aussi à leurs martyrs durant la guerre de libération nationale. D’autres activités sont au menu non seulement de l’association de ce village mais aussi au sein de l’association des oubliés de l’histoire présidée par El Hadj Belarbi Ahcène.
Amar Ouramdane

