Par Sadek Aït Hamouda
L’insulte d’un fils de chahid à son pays est on ne peut plus dépareillée et hors normes, surtout que le bonhomme a choisi comme date de sa médisance, un 19 mars, une date qui ne s’accommode pas des insanités proférées envers le pays qui a valu la mort à son père. «Le drapeau algérien, il faut le jeter à la poubelle», c’est une énormité incommensurable, vu la personne qui l’a dite, vu sa situation, vu son passé et vu son présent d’anti-algérien.
Il reste, tout de même, à revoir l’inénarrable changement de veste, de position, de pays, mais qu’à cela ne tienne, il devrait respecter son père, sa mère l’Algérie, et se tenir coi même quand il a quitté sa patrie. Les forces de l’ordre coloniales, irritées par la vue d’un drapeau algérien et certains slogans indépendantistes inscrits sur les pancartes, ouvrirent le feu sur Bouzid Saal qui affichait fièrement l’emblème national algérien, il est tombé en martyr.
Et Kateb Yacine, qui l’a désigné comme «un maquisard de la chanson», il ne l’a même pas respecté, a été emprisonné le 8 mai 1945 et a frôlé la mort pour l’Algérie algérienne. Ferhat a souscrit à la trahison et il l’assume. En dépit de tout, en dépit de la patrie qui l’a formé, qui lui a appris ce que patriotisme veut dire. L’heure des retournements de veste arrive au moment où, des traitres se réveillent de leur sommeil pour pourfendre le drapeau.
Il devrait se contenir, s’empêcher d’aller jusque-là. Mais l’histoire retiendra de lui, qu’il a trahi, non seulement son pays, mais le respect dû aux couleurs nationales. Pas seulement, aux drapeaux de tous les pays, parce que les couleurs de toutes les nations du monde sont respectables, ils ont une histoire qui les lie à leurs peuples. Mais là, Ferhat a oublié une chose, avec son Algérie perdue pour lui, il a perdu le patriotisme de son père, il a laissé, chemin faisant, la fierté d’être enfant de ce pays, qui a été chanté par Senac, Malek Haddad, Jean El Mouhoub Amrouche, Azzegagh, pour que lui vienne vouer à la poubelle les couleurs de son pays.
S. A. H.