Le FLN, le RND et Benflis décriés

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La ville de Kherrata a renoué, hier matin, avec les manifestations contre le système. Drapées du drapeau national et de l’emblème amazigh, des milliers de personnes ont battu le pavé au chef-lieu de la ville du 08 mai 45, pour réclamer «Le départ du système» et exprimer leur «refus catégorique» de l’élection présidentielle que compte organiser le pourvoir le 12 décembre prochain. Les manifestants s’en sont pris particulièrement aux partis dits de «l’allégeance» ou du «pouvoir», ainsi qu’au président de Talae El Houriyyat, qui vient de retirer les formulaires de souscriptions, selon le chargé de la communication au niveau de l’autorité nationale indépendante des élections, cité par l’APS.

«FLN dégage», «RND dégage», «Benflis dégage», «Benflis à la poubelle» ont scandé à tue-tête les manifestants. «On n’acceptera jamais l’organisation d’élections avec les mêmes symboles du système et la issaba. Notre combat ne s’arrêtera pas, jusqu’à la chute du système et de toute sa composante», lancera un des manifestants. Ali Benflis a été descendu en flammes par les manifestants, qui l’ont traité de «traitre». «Il a tourné le dos au hirak», s’est-on indigné. La colère des Algériens contre les partis du pouvoir, notamment le FLN et le RND, n’est pas près de s’éteindre.

«Il est inimaginable que l’on puisse accepter que ces partis soient associés au processus de sortie de la crise que traverse le pays», n’ont cessé de clamer les marcheurs, qui ont également exigé «la libération des détenus d’opinion». Des portraits de Bouragaa et de Tabbou étaient d’ailleurs brandis par les manifestants. Ces derniers ont aussi revendiqué «Un État civil» et réaffirmé leur «refus de toute ingérence du militaire dans la sphère politique». Le slogan phare du hirak «Dawla madania machi 3askaria» a été, à cet effet, scandé par les marcheurs tout au long de leur manifestation.

… À Amizour aussi

À Amizour, une autre marche populaire a drainé plusieurs centaines de manifestants réclamant la libération des détenus d’opinion. «Libérez les otages et les détenus d’opinion du Hirak», «pas d’élection présidentielle», «pour un État civil et non militaire»… étaient les slogans les plus repris tout au long de l’itinéraire qu’a emprunté la procession, pour réaffirmer sa volonté de rompre avec le système en place. Des haltes pour observer des minutes de silence à la mémoire de tous les martyrs de la liberté et de la démocratie ont été marquées lors de cette manifestation à laquelle beaucoup de citoyens des localités limitrophes d’Amizour ont participé.

«La détermination de notre peuple et sa mobilisation sont intactes pour aller vers une transition démocratique, prélude d’une élection présidentielle propre et transparence contrairement à celle que tentent de nous imposer ceux qui ont ruiné ce pays politiquement, économiquement et socialement», s’écriera un manifestant, affirmant que le pouvoir central «ne cherche qu’à régénérer le système». La manifestation s’est terminée devant le tribunal de la ville par un rassemblement à travers lequel la foule a scandé «la libération sans condition et rapide des détenus et l’arrêt de tout recours à la violence par les forces de l’ordre lors des marches à travers les villes du pays». Enfin, le rendez-vous est donné pour aujourd’hui à Feraoun où une autre marche citoyenne, accompagnée d’une grève générale, est prévue avec les mêmes mots d’ordre.

B. S. et N. T.

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