Le lait en sachet se raréfie

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Depuis la fin de la grève de cinq jours, la distribution du lait en sachet est perturbée. Chaque matin, des consommateurs font des chaînes devant les laitiers et les magasins d’alimentation générale et souvent, le camion distributeur n’arrive pas. «Nous pensons que ce manque est causé par la panne ayant touché l’une des laiteries privées de la wilaya. Ainsi, la production de la laiterie de Draâ Ben Khedda, qui alimente notre région, ne répondrait plus aux besoins de toute la wilaya», a estimé le gérant d’une crémerie de la ville.

En effet, même si ce produit arrivait, la demande n’est guère satisfaite. «Notre quota a été diminué. Déjà, auparavant avec seulement trois cents sachets, je devais faire l’équilibre entre les familles. Aujourd’hui, je ne trouve plus mon compte. Et puis, quand je donne deux sachets par foyer, mes clients sont mécontents. Nous ne savons plus quoi faire. En tout cas, durant les deux journées où je suis servi par le distributeur, je reçois énormément de réclamations», a expliqué le propriétaire d’une alimentation générale, au centre-ville.

Il faut aussi signaler que s’il y a quelques années, certains distributeurs venaient de Boumerdès et de Bouira, ce n’est plus le cas aujourd’hui. «Le problème est ressenti aussi dans ces deux wilayas limitrophes. La laiterie de Kadiria (Bouira) ne satisfait pas les besoins de la localité. Je ne sais pas comment son gérant peut avoir le loisir de livrer ce produit chez nous», a ajouté un autre commerçant.

Même au niveau du point de vente agréé auprès de laiterie de Draâ Ben Khedda, sis en face du CEM Krim Rabah, les chaînes se font dès l’aube avant l’arrivée du camionneur. S’il est vrai que ce point de vente soulageait en quelque sorte des milliers de consommateurs, il faut être patient et attendre des heures devant ce magasin. «Imaginez que pour avoir quatre sachets de lait, je dois me lever vers cinq heures. Je dois faire ensuite la chaîne et peut être que le livreur n’arrivera que vers huit heures.

C’est une corvée», a déploré un fonctionnaire résidant à côté du point de vente. En tout cas, tout le monde s’accorde à dire que ce produit manque beaucoup à tel point que certains ne font plus de chaînes. «Qu’est-ce que vous voulez ? Quand on a des enfants, il faut trouver un produit de substitution. Cependant, c’est cher. Un paquet de lait en poudre de 500g est à plus de 350 DA. Combien de litres peut-on obtenir avec ce sachet ?», s’est interrogé un père de famille.

Pour certains, du moment que c’est la fin de l’année, la poudre servant de base à la fabrication de ce produit n’est peut-être pas encore arrivée. «Avec tout ce qui se passe dans notre pays, les importations ont baissé. Peut être que c’est le cas de cette matière première», a supposé un autre consommateur. Au final, ce sont toujours les familles démunies qui en paient les frais même si le lait en sachet pasteurisé est subventionné par l’État.

Il est à signaler que ce produit est aussi utilisé par les pâtissiers et les cafetiers, qui tirent profit de cette subvention de l’État, quand on sait qu’un sachet de lait revient dans un café à plus de 100 DA. Quand alors cette subvention touchera-t-elle seulement les couches sociales les plus vulnérables, s’est-on demandé.

A. O.

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