Désormais, le lycée communal inauguré en 2015, portera le nom du défunt Rabah Aïssat, ex P/APW de Tizi-Ouzou (2002-2006), assassiné le 12 octobre 2006, en plein mois de Ramadhan, par un groupe armé sur une terrasse de café dans la ville de Aïn Zaouïa. «Notre cher regretté Dda Rabah Aïssat était un éducateur exceptionnel. Tout le monde le reconnaît. Ses anciens élèves sont aujourd’hui tous des cadres de l’Algérie. Il mérite plus que cela. Donner son nom au lycée communal est un hommage pour tous les sacrifices qu’il avait faits pour éduquer des générations», a annoncé le président de l’APW, Youcef Aouchiche.
Toutes les procédures sont achevées et il ne reste que sa baptisation officielle qui interviendra dans quelques jours. La famille du défunt a apprécié cette reconnaissance. «Mon père était avant tout un éducateur. Aujourd’hui, quand je rencontre ses anciens élèves, ils me parlent tous de son dévouement pour ce noble métier. Il avait été un modèle pour tous ses élèves qui sont aujourd’hui des cadres et des professeurs comme lui», a déclaré de son côté, M. Nordine Aïssat, son fils.
En tout cas, cette nouvelle a réjoui aussi bien ses anciens élèves et ses collègues que les habitants de cette commune pour lesquels il s’était donné à fond lorsqu’il dirigeait cette APC dans des moments difficiles notamment d’insécurité et de terrorisme mais aussi lorsque les caisses de l’État étaient vides. «Vraiment, je garde de bons souvenirs de Dda Rabah. C’était un professeur exemplaire. Il nous expliquait des exercices de physique même sur les trottoirs.
Il était modeste et il était toujours du côté des élèves démunis et pauvres de cette époque», nous a répondu un enseignant en retraite que le défunt Rabah Aïssat a eu comme élève entre 1976 et 1979 au lycée Ali Mellah. Et de nous raconter cette anecdote : «Il était notre professeur. Un jour, le surveillant général nous avait renvoyés parce que nous avions fait le pont un jeudi alors que nous étions des élèves internes. C’était lui qui avait pris l’engagement devant le surveillant général pour nous remettre le billet d’entrée afin de ne pas rater les cours de samedi d’autant plus que nous avions en après-midi deux heures de physique-chimie».
Beaucoup témoignent encore de son engagement exemplaire parmi tous les enseignants de l’époque. «Il était un modèle. Dès que la cloche sonnait, il était le premier d’entre nous à quitter la salle des professeurs pour rejoindre ses élèves. Nous gardons tous de lui son sourire. Il était aussi réconciliateur. Lorsqu’il y avait des malentendus entre enseignants, il intervenait toujours pour les régler et à la fin, c’était la poignée de main entre tous», a témoigné un ancien professeur au lycée Ali Mellah.
C’est dire que la décision de baptiser en son nom ce lycée a une grande portée même pédagogique. Tous les élèves qui passeront par ce lycée voudront savoir et chercheront, donc, à connaître qui est cet homme dont leur établissement porte le nom. «Dda Rabah restera, ainsi, vivant», a souligné un autre enseignant qui s’est réjoui de cette reconnaissance. À rappeler que le regretté Rabah Aïssat a été tour à tour professeur de physique au lycée Ali Mellah de Draâ El-Mizan, proviseur du technicum de Boghni, maire de Ain Zaouia et P/APW de Tizi-Ouzou.
Amar Ouramdane

