Le marché du chef-lieu dit Tighilt Bougueni, dont la création remonte au milieu du 20e siècle, n’a pas évolué d’un iota. Il se tient toujours sur les trottoirs de la rue principale. Ce marché est pris d’assaut par des centaines d’habitants venant de tous les villages de la commune mais aussi de ceux des villages de la municipalité de Timezrit (Boumerdès). Cependant, il est à signaler que d’année en année, il est devenu encombrant. »Je me souviens que jusqu’à la fin des années 80, il n’y avait pas vraiment autant de monde.
Aujourd’hui, on ne peut plus se frayer un chemin. Et puis, il se tient deux fois par semaine (dimanche et mercredi). Vraiment, il nous cause des désagréments. Ils garent leurs véhicules devant nos locaux. On doit donc fermer durant ces deux jours. Notre activité baisse », déplore un commerçant du centre de cette petite ville. Et un autre de prendre la parole: « Depuis le lancement des opérations d’aménagement urbain, cela a empiré avec la poussière qui arrive sur nos étals. On a beau nettoyer et on n’arrive pas à astiquer nos vitrines. Il faudrait que les autorités se penchent sur ce problème.
On n’est pas contre ce marché mais les responsables devraient dénicher une assiette foncière en dehors du centre urbain ». Pour un professeur dans le collège du chef-lieu communal, le bruit provoqué par les marchands à la criée avec leurs mégaphones gêne énormément le déroulement des cours dans les classes. « Vraiment, on se croit être dans le marché. Nos élèves sont distraits par ces marchands qui vantent leurs produits à l’aide de mégaphones. Parfois, certains marchands installent leurs marchandises devant le portail de l’établissement », signale-t-il.
Il faut noter que ce centre urbain est dépourvu de tout corps de sécurité. Il n’y a ni gendarmes ni policiers. « Si dans d’autres villes, les policiers interviennent pour réguler la circulation et les stationnements, à Tighilt Bougueni, c’est l’anarchie totale. Il faut savoir que les embouteillages sont monstres au point où il faut patienter au moins une heure de temps pour parcourir cette distance de près d’un kilomètre pour aller de l’entrée de la ville jusqu’à sa sortie. Et puis, il n’y pas d’autres voies.
C’est pourquoi il est toujours demandé aux autorités de trouver un moyen pour remédier à cette situation », constate de son côté un automobiliste qui transportait un malade vers la polyclinique. Même devant cette structure de santé, les marchands n’hésitent pas à implanter leurs étals. Quant aux riverains, ils sont eux aussi dérangés par ce brouhaha. « Dès six heures du matin, on ne peut pas dormir. Quand les marchands arrivent, ils se mettent à crier à tue-tête.
C’est pour dire qu’on ne plus accepter un marché dans la rue. Partout ailleurs, ce genre d’activité commerciale se trouve en dehors de la ville. Il faudrait que nos autorités trouvent une solution à ce problème parce que vraiment c’est gênant. On n’en peut plus », conclut un autre habitant. À quand alors un marché digne de ce nom dans cette municipalité?
Amar Ouramdane