Le marché hebdomadaire de la commune d’Aïn Bessem est sans doute l’un des plus importants marchés de la wilaya de Bouira. Il constitue, avec ses rentes annuelles, l’une des plus principales sources de financement du budget de cette commune de l’ouest de la wilaya. Le secteur de vente est largement diversifié au niveau de ce marché qui se tient chaque vendredi.
On y trouve presque du tout, à commencer par les fruits et légumes, les vêtements et chaussures, les produits d’alimentation générale, les produits d’occasions, les pièces détachées des voitures et des motocycles, les produits d’électroménager et même des animaux domestiques qui sont proposés à la vente, comme les chats, les chiens et autres petits oiseaux. Chaque semaine, ce marché connait une grande affluence des citoyens de cette commune mais aussi d’autres localités voisines, qui viennent profiter de la variété des offres mais aussi des prix proposés, qui sont souvent attractifs.
Cependant, un véritable problème se pose dans l’organisation de ce marché depuis des longues années. En effet, ce marché ne dispose pas de sa propre assiette de terrain et ce sont les rues et les ruelles du centre-ville d’Aïn Bessem qui l’abrite. Résultat et durant chaque vendredi c’est toute la ville qui est assiégée par les commerçants qui squattent le moindre recoin sur les routes pour étaler leurs marchandises, bloquant ainsi le passage aux véhicules et même les entrées de certains immeubles et maisons.
C’est le cas notamment au niveau de la cité des 130 logements LSP, où les routes et les abords des immeubles sont occupés chaque vendredi par les vendeurs. Ces derniers, et en exposant leurs marchandises, bloquent pratiquement toutes les entrées et les sorties de cette cité, ce qui constitue un véritable problème pour les résidents. «Au réveil de chaque vendredi, on trouve notre quartier transformé en un marché à ciel ouvert ! Les vendeurs viennent s’installer en bas de chez nous tôt le matin à partir de 3h et bloquent tous les accès de la cité.
À partir de 7h du matin, ils nous réveillent avec leurs hauts parleurs qui provoquent un véritable vacarme dans une journée, où on est censé nous reposer. D’ailleurs et durant cette même journée, on ne peut même pas sortir en voiture car tout est bloqué, au point où même une ambulance ne peut pas passer en cas d’urgence», souligne un habitant de cette cité. Même topo au quartier Ain Bouka situé de l’autre côté de la ville, où plusieurs dizaines d’habitations sont bloquées chaque vendredi par des vendeurs de fruits et légumes.
Ces derniers n’hésitent pas à garer leurs véhicules utilitaires devant les portes et fenêtres des habitations dès 3h du matin, et bloquent ainsi les riverains. Les habitants de ce quartier populaire assurent avoir saisi à maintes reprises les autorités locales et de la wilaya, mais en vain. Ils assurent vivre un calvaire chaque vendredi et des altercations éclatent entre les habitants et les vendeurs régulièrement : «L’autre fois, je n’ai même pas pu sortir ma voiture du garage pour évacuer ma mère qui était gravement malade», se désole Naïm, un habitant de ce quartier.
Ce dernier ajoute que les commerçants laissent des tonnes de déchets devant les portes des habitations après leur départ. «Le déplacement de ce marché vers une assiette de terrain éloignée du centre urbain est désormais une nécessité», ajoute notre interlocuteur.
Oussama Khitouche