Le marché informel de la RN15 divise

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Le marché informel des fruits et légumes installé aux abords de la RN15, sur le territoire de la commune de Chorfa, est devenu un vrai calvaire pour les automobilistes. Ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur, et ce malgré les efforts consentis par les autorités locales pour éradiquer le phénomène à travers les nombreuses opérations coup de poing menées ces dernières années.

Au delà des conséquences négatives sur l’économie locale en raison de l’évasion fiscale induite par un tel phénomène ainsi que le blocage de toute perspective de croissance nécessaire au développement économique, ce marché provoque également des embouteillages pour les centaines de passagers empruntant la RN 15 passant par cette localité.

L’anarchie règne en maître dans ces lieux devenus une décharge à ciel ouvert à cause des détritus jetés à même la route et aux alentours. Les abords de la route sont squattés par des dizaines de vendeurs. Et chaque jour, des boutiques de fortune et de nouveaux étals sont installés le long le RN 15 notamment à Amezaourou. Aussi, à la sortie est de Chorfa en allant vers Toghza, beaucoup d’étals de légumes sont installés aux abords de la route nationale 26 reliant Bouira à Béjaia.

Il existe aussi des activités commerciales informelles au niveau du chef-lieu. Lors d’une virée qui nous a conduits à travers les artères du centre ville de Bouira, nous avons constaté que des vendeurs de produits agricoles, des articles divers et de vêtements s’approprient des espaces, esplanades et trottoirs comme bon leur semble. Ces intervenants obligent de ce fait les citoyens à partager la voie publique avec les piétons et automobilistes.

Il convient de signaler que les intervenants dans ce créneau sont pour la plupart des jeunes à fleur d’âge qui exercent d’une manière clandestine au su et au vu des autorités qui restent impassibles devant une telle situation. Il faut prendre des mesures strictes pour éradiquer ce fléau économico-social. Ceci dit, parmi ces vendeurs, il y a beaucoup de pères de familles qui subsistent uniquement de cette activité et ce depuis plus d’une décennie.

Ces derniers n’ont cessé de demander à ce que les pouvoirs publics aménagent des espaces commerciaux réglementés. Les marchands du commerce informel disent que leur seul gain est de pratiquer des activités commerciales aux abords des routes et ruelles : » je suis chômeur et j’ai trois bouches à nourrir. Je sais pertinemment que ce n’est pas l’endroit idéal pour vendre mais je n’ai aucune alternative.

C’est pour cela que nous demandons aux autorités locales de mettre en place des espaces pour que nous puissions vendre nos produits » dira un vendeur rencontré sur les lieux. Il est à noter que d’autres vendeurs exposent à longueur de la journée des produits alimentaires bafouant ainsi toutes les normes d’hygiène. Ces produits compromettent potentiellement la santé des consommateurs.

Durant l’été, ces produits sont exposés longtemps au soleil et à la poussière, et des résidus nocifs sont constamment éjectés dans l’air dans le milieu urbain donc il est strictement déconseillé d’en acheter. En l’absence d’une solution palliative et surtout d’une application stricte de la législation, les vendeurs continuent de s’accaparer des espaces pour vendre tout et n’importe quoi. Les autorités concernées sont quasiment absentes face à ce phénomène qui s’accentue de plus en plus.

D’autre part, les vendeurs informels s’accordent à dire que leurs seuls revenus sont générés par les activités qu’ils exercent au niveau de ces espaces. L’un des marchands nous dira:  » Des promesses nous ont été faites quant à la mise en place d’espaces appropriés où nous pourrons exercer notre activité, mais rien ne s’est concrétisé.

«L’activité nourrit par ailleurs des familles»

Il arrive que les responsables locaux proposent des espaces pour recaser les intervenants dans l’informel mais les endroits proposés ne sont pas propices au commerce car éloignés ». Du coup, les marchands informels et ceux ambulants profitent du moindre espace libre pour proposer toutes sortes de produits aux passants entre autre, des vêtements, literie, produits alimentaires, sans respect des règles les plus élémentaire de l’hygiène publique.

Cependant, si ce commerce fait le bonheur de quelques marchands illégaux, il fait aussi le malheur des commerçants formels car le marché informel étouffe l’activité commerciale légale. À ce propos, un propriétaire d’un magasin nous expliquera que « nous trouvons des difficultés à écouler notre marchandise face aux autres commerçants illégaux ». Les citoyens, eux, sont attirés par les produits exposés par les commerçants informels à cause de leurs prix jugés à portée de toutes classes sociales notamment les plus faibles et les moyennes.

Ces couches de la société dont le pouvoir d’achat est laminé ne peuvent se permettre des produits vendus par les vendeurs légaux. Mais les consommateurs ne se rendent surtout pas compte des dangers que peuvent représenter tous ces produits proposés au marché informel notamment ceux cosmétiques et alimentaires lesquels peuvent engendrer des maladies.

Il est utile de préciser que la commune de Chorfa travaille depuis plusieurs mois pour aménager une assiette de terrain pour installer une marché réglementé et délocaliser l’actuel espace informel. Selon le maire de cette commune, les efforts sont toujours consentis pour concrétiser cette idée. Mais en attendant la concrétisation du projet, l’édile communal qui connaît les nuisances qu’engendre ce marché informel, explique qu’à l’heure actuelle il lui est impossible d’éradiquer cet espace car il nourrit des centaines de familles.

T. F.

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