Le mouvement associatif proteste

Partager

Après les avocats, les étudiants, les journalistes et les fonctionnaires, c’est désormais au tour du mouvement associatif de rejoindre, d’une manière organisée, la contestation qui touche le pays depuis plus d’un mois. En effet, des dizaines d’adhérents à plusieurs associations de la wilaya de Bouira se sont rassemblés, hier matin, au niveau de la maison de la culture Ali Zaâmoum de Bouira afin d’exprimer leur position vis-à-vis du processus de consultation entamé par les autorités locales de la wilaya depuis plus d’une semaine.

À travers cette action, les adhérents à ces associations de divers caractères rejettent toute forme de consultation avec les responsables locaux et aussi avec les représentants du pouvoir politique en place. Les protestataires ont aussi dénoncé ce qu’ils ont qualifié «d’opacité des responsables locaux dans la sélection des représentants du mouvement», tout en affirmant que «les citoyens de la wilaya n’ont toujours pas choisi des représentants à leur mouvement».

Selon les organisateurs de cette protestation, plusieurs associations de la wilaya signeront une charte pour se démarquer du processus de consultation du pouvoir politique. «Nous avons initié cette action de protestation pour rejeter toutes propositions du système politique en place. En tant que société civile, nous nous sommes inscrits dans le mouvement de protestation du peuple et nous adoptons les revendications légitimes et les aspirations démocratiques portées par ce mouvement pacifiste.

Les autorités de la wilaya, qui ont tout le temps agi dans la marginalisation et le blocage de nos activités, nous sollicitent désormais pour des consultations qui ne mèneront à rien», a assuré hier Amar, un adhérent à une association de la commune d’Ath Leqsar. Selon d’autres protestataires, certaines associations de la wilaya ont répondu aux invitations des autorités locales et des réunions ont été déjà tenues au siège de la wilaya, dans l’objectif d’établir une liste de représentants du mouvement de contestation dans la wilaya : «Nous rejetons aussi ces tractations qui se font dans l’opacité, voire même dans la clandestinité.

Les personnes ayant tenu des réunions au siège de la wilaya ne représentent qu’eux-mêmes, puisque aucun citoyen de la wilaya ne les a délégués pour parler au nom du mouvement. Nous dénonçons cet acte digne d’un système de gouvernance que les Algériens rejettent et réclament son changement», affirme Hamid, un membre d’une association de la commune de M’Chedallah. Ce dernier a également dénoncé ce qu’il a qualifié de «tentatives de récupération du mouvement».

Enfin, les adhérents à ces associations ont appelé les citoyens de la wilaya à établir une méthode d’organisation via un procédé de démocratie directe : «Nous réclamons le maintien de la forme populaire de ce mouvement avec notamment la création de directions, de structures et de conseils consultatifs, qui seront les éléments constructifs de l’autogestion de ce mouvement et feront barrage à toutes les tentatives d’infiltration ou de récupération des appareils politiques du pouvoir», ont-ils enfin déclaré.

Oussama Khitouche

Partager