Le lycée «Amzil Ahmed» de la commune de Haïzer, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville de Bouira, est de nouveau paralysé par une grève ouverte des enseignants. Ces derniers, qui ont entamé cette action de protestation avant-hier lundi, ont réitéré leur revendication pour le départ du proviseur, qu’ils accusent «d’être responsable du pourrissement au sein de cet établissement et de la multiplication des conflits entre les enseignants, les élèves et leurs parents».
Les professeurs, qui ont assuré avoir déjà reporté cette action de grève ouverte au mois d’octobre dernier, sollicitent l’intervention des responsables de la direction de l’éducation de la wilaya, en diligentant une commission d’enquête afin de mettre la lumière sur ‘’la dégradation des conditions de travail et du climat général au sein de ce lycée’’. À l’origine de cette grève, un conflit ouvert qui s’est déclenché depuis le début de l’année entre les enseignants et le directeur de cet établissement d’un côté, et entre les enseignants et les parents d’élèves d’un autre côté.
Ce conflit qui date du mois de septembre dernier s’est éclaté suite à un changement des horaires d’entrée et de sortie de cet établissement suite à une proposition des enseignants. Un nouveau planning a été adopté par l’administration de ce lycée dès la rentrée scolaire, et les horaires d’entrée et de sortie ont été rectifiés comparativement à l’année dernière. Les élèves étaient donc appelés à rejoindre les bancs de l’école à partir de 13h au lieu de 13h : 30, et de sortir à 17h au lieu de 17h 30. Un changement qui a été rejeté en bloc par les élèves et leurs parents, qui ont mené un mouvement de grève dès les premiers jours de l’application de ce nouveau planning.
Une grève qui s’est poursuivie pendant plus d’un mois, et ne s’est terminée que suite à la décision de l’administration de l’annulation de ce changement et un retour à l’ancien planning. Cependant cette décision, n’a pas été du goût des enseignants, qui ont avancé des raisons pédagogiques qui nécessitent selon eux, le changement de ce planning, et ont décidé donc d’entamer une grève ouverte pour la rectification des horaires de travail. Ces derniers ont imputé la responsabilité de la dégradation du climat général au sein de ce lycée, au proviseur et qui selon eux n’intervient pas pour trouver des solutionnes consensuelles.
«Le lycée de Haizer est le seul lycée de toute la wilaya qui applique ces horaires pénalisants et anti pédagogiques. En plus de ces horaires, les enseignants dispensent des cours même durant les après-midi des mardis. Le proviseur est le premier responsable de ce conflit indirect entre les enseignants et les parents d’élèves. Au lieu d’intervenir pour solutionner ce problème, il contribue à créer d’autres conflits, notamment en refusant toutes les propositions de dialogue avec les enseignants», nous a expliqué hier M. Taoudiat Mohammed coordinateur du syndicat CNAPESTE.
En attendant une solution à ce problème épineux, la scolarité des élèves au niveau de ce lycée semble compromise. Il est utile de préciser enfin que toutes nos tentatives pour joindre le directeur de l’éducation, notamment pour avoir la version des faits de l’administration, sont restées vaines.
Oussama Khitouche