Les administrations paralysées

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La ville de Bouira était entièrement paralysée, hier matin, avec la quasi-totalité des services publics à l’arrêt ou assurant uniquement le service minimum, comme c’était le cas pour la SDC. Également fermés, les établissements bancaires, Algérie Télécom et Mobilis, les APC des 45 communes dont les fonctionnaires étaient venus manifester au chef-lieu de wilaya, l’Anem, la direction de l’environnement, la direction du commerce, le CNRC, la Direction de l’Energie et des Mines, la Direction de l’Education, le Centre des impôts, le Parc National du Djurdjura, la CNAS, la CNRR, l’ANSEJ… dont les fonctionnaires se sont retrouvés à battre le pavé à travers les artères de la ville de Bouira.

Une halte a été observée par les marcheurs devant le siège de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Après avoir entonné l’hymne nationale, un syndicaliste s’adressa à la foule pour demander à ce que toutes les sections syndicales de chaque organisme rédigent un retrait de confiance envers Sidi Said, actuel secrétaire général de ce syndicat. L’intervention a été largement applaudie alors que la gent féminine a lancé des youyous stridents.

Les slogans étaient les mêmes que d’habitude avec «Ya serraqin klitou leblad», «Echaâb la yourid Bouteflika et Said», «Sidi Said Dégage !», «Système Dégage !», «FLN, RND dégagez !». Les banderoles et pancartes brandies à bout de bras exigeaient à ce que le peuple soit entendu : «Vous n’avez pas à faire à une opposition mais à un peuple, et le peuple ne s’oppose pas, il s’impose», pouvait-on lire sur plusieurs pancartes. Des véhicules ont patiemment escorté les marcheurs qui se sont dirigés vers le siège de la wilaya tout en usant de klaxons pour affirmer leurs soutiens aux fonctionnaires.

Durant une bonne partie de la matinée, des processions humaines ont, ainsi, défilé en exigeant le départ du système en réitérant le caractère pacifique du changement. Les fonctionnaires ont rapidement été rejoints par d’autres citoyens et des étudiants pour crier leur ras-le-bol face au pouvoir, en entonnant «Y en a marre de ce pouvoir !», «Djich chaâb khawa, khawa».

Hafidh Bessaoudi

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