Devant l’inquiétude d’une année académique blanche, qui hante l’esprit des membres de la communauté universitaire de Béjaïa, fortement impliquée dans le mouvement populaire du 22 février 2019, le Collectif des enseignants et des travailleurs de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa se dit décidé à terminer parfaitement l’actuelle année académique. «Le collectif des enseignants de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, engagé pleinement dans le mouvement populaire et citoyen du 22 février 2019, reste déterminé, malgré les difficultés, à tout faire pour réussir une année pédagogique selon les normes», a-t-on lu dans une déclaration rendue publique par ce collectif.
Ainsi, tout en restant mobilisés pour «en finir avec un système politique illégitime, responsable de tous les maux de notre société et maintenir la pression sur le pouvoir jusqu’à l’avènement d’un nouveau système permettant l’édification d’un État de droit», les enseignants de l’université de Béjaïa s’engagent «à dispenser une formation de qualité et valider l’année universitaire en cours».
Le collectif promet, donc, de redoubler d’efforts pour rattraper le retard pédagogique de ce second semestre. Par ailleurs, les enseignants de l’université de Béjaïa imputent la raison principale de ce retard à la décision «irresponsable et politicienne (visant à casser la dynamique du mouvement populaire) de l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur». Pour rappel, celui-ci avait décidé d’instaurer des vacances de printemps avant terme et pour une période dépassant largement les vacances ordinaires.
L’autre raison du retard enregistré est due, selon ce même collectif, «à la programmation des examens de rattrapage à des dates inadéquates en lieu et place de l’entame des cours du deuxième semestre sans consulter les premiers concernés réunis en comités pédagogiques». Ceci dit, le collectif des enseignants de l’université de Béjaïa considère que la poursuite de la mobilisation pour le changement du système politique «va de pair avec une mobilisation de tous (enseignants, étudiants et ATS) pour assurer un saut qualitatif au niveau des enseignements dans l’optique d’une Algérie nouvelle».
«Non à l’instrumentalisation de la justice»
Dans une autre déclaration sur la situation politique que traverse le pays, le collectif des enseignants de l’université de Béjaïa dénonce «les tentatives désespérées du système et les manœuvres sournoises tendant à instrumentaliser la justice pour, d’une part, diviser le peuple et, d’autre part, détourner l’objet de l’unique revendication du peuple, à savoir le départ du système dans son ensemble». Dans ce sillage, ce collectif rappelle que le peuple ne cesse de réclamer une justice «indépendante, détachée des institutions étatiques et agissant au nom du peuple et pour le peuple».
En outre, tout en militant pour «libérer la justice du téléphone», les enseignants de l’université de Béjaïa ont ouvertement critiqué les participants à la conférence à laquelle avait appelé le Président par intérim, Abdelkader Bensalah. «Le peuple se souviendra de l’indécence et la compromission d’intérêts de ces pseudo-partis politiques et de ces personnages de seconde zone qui veulent donner du crédit à une conférence stérile et sans lendemain, qui a vite tourné au ridicule», ont-ils affirmé.
B. S.

