La journée de jeudi dernier aura été l’occasion pour les habitants de la cité du 1er Novembre d’El-Esnam de renouer avec la protestation et de rappeler aux autorités communales la misère dans laquelle ils évoluent «depuis trop longtemps».
Voulant bloquer la RN05 au niveau de la station-service, ils ont été «invités» à revenir à de meilleurs sentiments par les forces de police qui étaient en faction sur place. La cité du 1er novembre est en réalité un amas de taudis dans lequel s’entassent 35 familles en attente d’un relogement. Au début, il y avait 64 familles et 29 avaient bénéficié d’un recasement dans des appartements.
Cependant, les autres ont préféré demeurer sur place pour bénéficier d’un lot de terrain afin d’y ériger leurs maisons. «Nous sommes restés car nous voulons construire sur ce terrain nos propres logements. Nous avons déposé nos dossiers au niveau de la daïra de Bechloul et le chef de daïra n’a pas ménagé ses efforts pour accélérer la procédure et nous aider dans nos démarches.
Il nous reçoit régulièrement et nous explique à chaque fois le stade d’avancement du dossier en affichant son entière disponibilité. Toutefois, en date du 12 novembre dernier, alors que le maire d’El-Esnam devait réunir tous les organismes concernés par la régularisation de nos dossiers, la réunion ne s’est pas tenue.
C’est le chef de daïra de Bechloul, et nous le remercions, qui une fois de plus a pris les devants en prenant l’initiative de les réunir lors d’une séance de travail. Ainsi, cette commission a rendu public son rapport disant que chacun d’entre nous bénéficierait d’un lot de terrain sur le site d’une superficie de 120 m2 en plus d’une aide sociale de 700.000 dinars.
Nous attendions que le P/APC d’El-Esnam nous convoque pour parachever la procédure mais aucun signe. C’est le chef de daïra de Bechloul que nous avons sollicité une fois de plus et qui nous a confirmé la décision de l’ensemble des services concernés par cette affaire», indiquera Hamouche, un des résidents de cette cité.
Le maire tente de raisonner
Un autre habitant de ce quartier, déplorera que le P/APC d’El-Esnam a réduit la superficie de chaque lot à 104 m2 en argumentant que le problème a été soulevé au niveau de l’agence foncière. «Le maire nous dit, à chaque fois, que cela relève de l’agence foncière et du cadastre et qu’il faut patienter.
Ce matin alors que nous nous apprêtions à fermer la RN05, c’est le commissaire de la sûreté urbaine qui est intervenu pour demander de surseoir à notre action. Le maire est venu à notre rencontre et nous lui avons exigé d’accélérer la procédure car il est impossible d’attendre plus longtemps dans de telles conditions déplorables.
Nous vivons dans une cité délabrée sans assainissement, au milieu de la boue, des rats, des serpents et des hordes de chiens errants qui menacent nos familles. L’endroit est devenu un véritable dépotoir… Nous lui avons expliqué que nous exigions de bénéficier des 120 m2 en plus de l’aide qui nous est destinée dans les plus brefs délais.
Et il n’est pas question de réduire la superficie attribué par la commission chargée de ce problème», s’insurge Ahmed. Pour le maire d’El-Esnam, Ainouche Hamouche, rencontré sur les lieux, ce dernier affirme qu’il s’agit là d’une lenteur due aux services de l’agence foncière et que la situation serait prochainement réglée.
«La procédure est en cours. J’ai demandé à ce que les résidents de cette cité patientent, le temps que la procédure aboutisse. Je comprends leurs empressements mais il s’agit d’un contretemps qui n’est pas uniquement du ressort de l’APC car d’autres organismes doivent apposer leur aval», déclarera le P/APC.
Les résidents de leurs côtés, disent avoir assez attendu et réclament l’application de la décision de la commission pour entamer rapidement les travaux de leurs demeures.
Hafidh Bessaoudi

