La Coordination des maires de la wilaya de Tizi Ouzou décide à l’unanimité de surseoir aux séances d’arbitrage de la wilaya relatives aux PCD 2020. Une position, somme toute, logique puisqu’elle se veut une réponse à ceux qui sont dans le devoir de voir de près les spécificités d’une région que seule une grave myopie verrait dans un flou accentué par un brouillard qui enveloppe une région où les habitants ne font qu’attendre des gestes d’apaisement que ne peuvent assouvir des miettes. Le sit-in organisé la semaine passée à l’intérieur de la cité administrative de la wilaya devrait être l’aiguillon qui ferait réagir l’administration, qui a eu à décider des restrictions budgétaires concernant les cagnottes PCD 2020, qui seront de 1,5 milliard de centimes par commune. Cette insignifiante et dérisoire petite enveloppe, qui, dans d’autres contrées de ce pays est allègrement accordée à une banale activité ostentatoire, ne suffirait même pas à colmater les œdèmes plusieurs fois signalés dans un quartier d’une seule commune.
Ne serait-il pas judicieux que l’administration se résolve à décréter un plan Marchal pour une wilaya qui a beaucoup plus de trous à boucher que de responsables à tiédir ? Les maires de la wilaya de Tizi Ouzou, réunis dimanche dernier à l’hémicycle Aïssat Rabah, sont ainsi déterminés à mettre dans leur cocotte tous les ingrédients pour que leur mouvement de protestation aboutisse à ce que chaque village de leurs communes bénéficie des bienfaits de l’indépendance. Dans tous les cas de figure, cette forte mobilisation de tous les élus de la wilaya devrait permettre de briser le silence des pouvoirs publics. Et alors là, les véritables responsables du sous-développement dans lequel se débat la wilaya n’auront plus à être vus comme cette bête de somme qui se nourrit de son bât.
A. B.