Par S Ait Hamouda
L’ouverture des plis se décide en aparté, seul ou en compagnie de quelques complices ayant du flair en la question, et qui accompagnent le stratagème de leurs voix. Celui qui propose le moindre prix n’est pas celui qui en bénéficie, loin delà, il se peut qu’il offre le plus cher, mais obtient malgré tout le marché. Dans ces souks, appelons-les ainsi, parce qu’il y a des négociations préalables qui dictent leur comportement aux gars du service des marchés, et leur enseignent la criée, à tel point que le moins disant comme le plus disant se trouvent logés à la même enseigne.
Il faut attendre patiemment l’ouverture des plis pour savoir qui a obtenu l’affaire, pour goudronner les routes, ouvrir une piste, construire une école et tutti quanti. Ce qu’on remarque dans les APC, c’est que certaines obtiennent de juteux marchés et d’autres des clopinettes tout simplement parce qu’elles sont honnêtes. Dès lors, il faut simplement faire son travail le plus correctement possible pour pouvoir être droit dans ses bottes.
Et ne pas frimer, ne pas fanfaronner, ne pas pavaner d’avoir réussi à dribbler son monde sans effort. Ce qui amène les édiles à commettre des délits dont ils ne sont pas conscients. La meilleure manière de régler des différends est d’éviter leurs causes. Il n’existe pas de contrat parfait, un marché ne peut prévoir toutes les éventualités. Tout marché comporte une part de risques, il faut les détecter et savoir les gérer. Là-dessus, il faut savoir raison garder, et faire attention aux risques qu’on prend.
Le soumissionnaire, il y en a d’honnêtes et de malhonnêtes, et ces derniers sont nombreux malheureusement. Mais comment les contenir dans un périmètre raisonnable, où ils ne peuvent pas tromper, ni le maire ni ses collaborateurs, qui se font bananer comme des bleus par des soumissionnaires véreux. Il faut se garder d’être naïf, il faut être subtil et malin, prendre ses distances par rapport à eux, même si on les connaît. Les marchés, qu’ils soient parfaits ou imparfaits, renferment des pièges.
S. A. H.

