La campagne oléicole qui bat son plein à travers la wilaya de Bouira connaît son lot quotidien de vols de sacs d’olives à travers plusieurs localités. Et les acheteurs d’olives stationnés sur le bord des routes ont déjà commencé à donner le ton en affichant l’achat à 50 da le kilo. Pour cela, et afin de faire barrage aux chapardeurs en tout genre qui écument les oliveraies, notamment en fin de journée, les sages de la commune d’Ath Leqsar ont interdit ce genre de pratique en privilégiant les huileries locales pour pouvoir acheter les olives aux personnes facilement identifiables.
C’est ainsi que certaines huileries de cette région manifestent leurs intentions d’acheter les olives auprès des particuliers à hauteur de 60 dinars le kilo, soit dix dinars de plus que les autres marchands ne se souciant guère de la provenance de ces olives. ‘’Il s’agit d’une approche que nous avons discutée avec les sages de la localité d’Ath Leqsar afin d’éviter les vols qui sont monnaie courante dans la région mais également nous allons de ce fait encourager la production d’huile avec nos propres olives.
Un plus, les propriétaires d’huileries achètent souvent des olives en provenance de l’Ouest du pays‘’, estime Ahmed un oléiculteur d’Ath Leqsar. Il faut dire que le commerce des olives a, d’ores et déjà, fait son apparition. En effet, plusieurs points de vente, mais surtout d’achat d’olives ont vu le jour, dernièrement, sur les accotements de la RN15, sur les chemins de wilaya de l’ensemble de la région allant d’El Esnam jusqu’à Chorfa.
Une région connue pour son potentiel oléicole avec déjà des sacs remplis d’olives, récemment récoltées, qui sont entreposés sur les abords des routes. En cette période de vacances scolaires, ce sont généralement des jeunes qui s’occupent de ces points de vente afin de pouvoir se faire quelques sous. Les enfants et les adolescents trouvent ainsi, durant ces vacances d’hiver, une aubaine en ces points de vente d’olives où ils pourront se faire un peu d’argent en vendant quelques kilos récoltés par leurs soins.
‘’Il y a beaucoup de gens qui revendent leurs récoltes car leurs olives ne contiennent pas d’huile et ils préfèrent les revendre au kilo à moindre prix et nous les revendons au détail car les olives vertes ou noires sont très prisées par les ménages qui ne possèdent pas d’oliviers et ils peuvent les conserver pour les consommer en olive de table’’, indique un jeune acheteur et revendeur. Toutefois, la plupart du temps, en fin de journée, ce sont les propriétaires d’huileries qui viennent acquérir les achats de la journée.
Il faut dire que les jeunes qui achètent ces olives ne sont pas très regardants sur la provenance ou l’origine de la marchandise. Beaucoup de villages ont d’ailleurs carrément proscrit l’achat et la vente d’olive sur les routes de leurs localités respectives, à cause des chapardeurs qui pillent souvent de nuit les oliveraies et même les récoltes laissées dans les champs. Des forfaits qui ruinent des dizaines de familles chaque saison oléicole alors qu’il s’agit bien souvent pour elles, de leurs uniques ressources.
Hafidh B.