Si jusqu’à maintenant les commerçants se contentaient d’arrondir au chiffre supérieur le prix de l’article que vous venez d’acheter, depuis quelques temps, ils refusent que les clients les paient en petite monnaie, pourtant toujours en vigueur. Ils ne se donnent plus la peine d’encombrer leurs tiroirs caisses avec ces «objets» sans valeur. «Même si on ne peut rien acheter avec un seul dinar, on peut tout de même payer notre baguette avec dix de ces pièces», dit un père de famille, outré par ces comportements.
«Elles sont inutiles», disent certains commerçants pendant que d’autres les acceptent à contrecœur. Les vendeurs du marché ne rendent plus la monnaie, à moins de cinq dinars, lorsque le coût du produit pesé se chiffre en petites pièces. Lorsque l’écran de sa balance indique «197,00», ne cherchez pas noise. Il vous annoncera tout de go «200 dinars !» Alors prenez la précaution d’avoir des petites pièces dans votre porte-monnaie pour éviter, par principe, de vous faire arnaquer.
Il refusera de les prendre quitte à ajuster le prix au poids du produit qu’il vous vend. Quant aux pièces de cinquante, de vingt ou de cinq centimes qui ont disparu des caisses des commerçants, depuis longtemps, on ne les trouve plus que chez les collectionneurs. C’est comme si elles dataient d’une autre époque. On les montre déjà comme des objets de curiosité aux enfants, accompagnées de la phrase : «Avec ça, une pièce de cinq centimes qu’on appelait «douro», on pouvait se payer cinq bonbons» quand on était petits. Celles d’un dinar et de cinq dinars, elles aussi, ne tarderont pas à les rejoindre au fond des tiroirs.
A. O. T.