Les sites menacés d’effondrement

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Cela fait plusieurs décennies que des familles continuent de vivoter dans des camps coloniaux à travers plusieurs localités de Boumerdès. Elles évoluent dans des conditions déplorables, au péril même de leurs vies.

Dans la commune de Souk El Had située à proximité de la RN 05 reliant l’est du pays à la capitale, ce sont une trentaine de familles qui continuent à habiter le camp de torture, appelé «Gautier», datant de l’époque coloniale. D’une superficie de plus de 5000 m2, le camp Gautier fermée juste après l’indépendance a été habité par une trentaine de familles qui exploitaient même les terres limitrophes pour subvenir à leurs besoins quotidiens.

Ce camp est construit en 1957 pour mater la révolution algérienne et torturer nos valeureux moudjahidine qui combattaient l’armée française. «On nous a promis de nous reloger à maintes reprises, en vain», nous dira Ammi Ahmed, un sexagénaire qui se souvient des premiers jours de son arrivée dans ce camp. «Les responsables locaux nous ont promis de nous reloger lors d’opérations de relogement des habitants de chalets, mais cela ne s’est pas traduit dans la réalité», a-t-il ajouté. Nous avons appris à l’APC qu’un projet de réalisation de 50 logements est en cours de construction au centre-ville de Souk El Had destiné pour ces familles qui vivotent encore dans des conditions lamentables, à l’intérieur des pièces constituant à l’époque les geôles où croupissaient nos valeureux martyrs.

«Le projet de 50 logements est à 30 % de réalisation», indique-t-on. Les autorités de wilaya envisagent d’ores et déjà de transformer le camp en musée. Le Camp Cortis dans la commune de Bordj Ménaeil est habité, encore par plusieurs familles. Ce tristement célèbre camp où des moudjahidine furent torturés par l’armée française menace ruine et risque de s’effondrer sur les citoyens. Récemment, trois cadavres qui seraient de martyrs, des prisonniers de l’armée française, furent déterrés suite à des travaux de creusement d’une entreprise qui entamaient des travaux de raccordement au réseau d’assainissement. Les cadavres furent déplacés et des opérations d’identifications furent entamées par les services concernés et la Direction des moudjahidine. 47 familles habitent, actuellement, le camp colonial Rif à Issers-ville. Les familles s’entassent dans des chambres minuscules et sous une toiture en amiante.

Les eaux de pluies s’y infiltrent. Les murs sont dégradés et les ruelles à l’intérieur dudit camp sont dégradées. L’assainissement fait défaut alors que les eaux usées s’y déversent à ciel ouvert en plusieurs endroits. Rabah, l’un des habitants de ce site affirme que les habitations ne sont pas raccordées au réseau d’électricité. «Nous avons réclamé l’électricité à maintes reprises, mais les élus continuent de faire la sourde oreille», a-t-il dit. «Nous réclamons le relogement le plus vite possible pour épargner nos enfants des dangers de l’effondrement comme celui qui s’est produit à la Casbah d’Alger qui a causé la mort de cinq personnes», a-t-il ajouté la peur au ventre. «Pourquoi ne veulent-ils pas nous reloger au niveau des 200 logements sociaux d’El Hemri ?» s’interroge notre interlocuteur. Faut-il attendre la mort d’homme pour intervenir ?

Youcef Z.

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