Les sources et fontaines à la rescousse

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Depuis le début du mois de juillet, il est constaté une spectaculaire ruée vers les sources et les fontaines de haute montagne situées sur les flancs Sud du Djurdjura.

Les citoyens viennent des quatre coins de la daïra de M’Chedallah pour puiser de l’eau plus au moins propre, gratuitement. Parmi ces sources, l’on peut citer celles de Tala Larevaa dans le vieux Saharidj, Lainser ath Ali Outemim et Lainser Guidawen en bordure de la RN30, Tala Rana et Tala N’vouhrev au village Ivelvaren et enfin Taghifouft et Tala Ighzer à Iwakuren.

Pour les raisons qui amènent autant du monde auprès de ces sources, elles sont multiples: à commencer par la crise de l’AEP qui sévit dans la plupart des communes depuis le début de la saison chaude. Cette situation devient à la longue chronique. Il y a aussi la mauvaise qualité de l’eau quand elle arrive par intermittence dans les robinets.

L’eau du barrage de Tilesdit alimentant une partie des communes de la daïra est caractérisée par un goût d’algues et de poisson, et celle des forages et du captage de la Source noire (Ainser Aberkan) est souvent mélangée à des asticots et autres vers blancs qui arrivent dans les robinets. Aussi, l’eau passe par plusieurs réservoirs non curés ni traités à l’intérieur desquels se forment une épaisse couche de vase et d’impuretés où éclosent ces parasites. Et ceci après avoir été acheminée sur des dizaines de kilomètres dans des canalisations sur lesquelles fuites et avaries ne se comptent plus.

Aussi, chacune des sources enregistre chaque après-midi la présence d’une foule compacte au point où les citoyens font recours au système de chaîne pour contourner le désordre. Ce qui pose problème est le manque d’espaces autour de ces points d’eau pour le stationnement des véhicules légers/lourds et autres motos. Parfois, des éleveurs arrivent avec des troupeaux entiers au niveau des sources pour abreuver leurs bêtes. Pour le cas des citoyens d’Iwakuren regroupés dans la ville de Raffour, la corvée de l’eau perdure durant toute l’année et le liquide précieux est puisé au niveau des sources situées en montagne.

Ces habitants disposent de trois fontaines, deux à Ighzer et la troisième à Tadert Lejdid et celles-ci ne désemplissent pas en permanence. On nous apprend que les sources Tala Boudhi (Ain Zebda) et celle récemment aménagée à Ath Hamdoun dans la commune d’Aghbalou connaissent la même ruée et pour les même raisons. C’est absurde d’enregistrer de telles pénuries dans la région la plus riche en ressources hydriques à l’échelle de wilaya malgré la consommation d’enveloppes financières qui donnent le vertige dans des projets de captage et canalisation d’AEP depuis l’indépendance.

Il n’en demeure pas moins que plus de 70 % des ressources hydriques de la région ne sont pas exploitées et se perdent inutilement dans la nature, et c’est cette eau perdue que les citoyens vont puiser directement à la source.

Oulaid Soualah

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