Les commerçants des grands centres urbains à travers la daïra de M’chedallah continuent à fouler au pied les lois, en exposant leurs marchandises sur les trottoirs et les voies piétonnières. Ces marchands, dont les magasins donnent sur des trottoirs, déposent une bonne partie de leurs marchandises à même le sol, obligeant, de ce fait, les passants à slalomer entre les produits étalés.
Outre le fait d’entraver la circulation piétonnière, cette situation crée une anarchie indescriptible. L’on se croirait, en effet, en pleine fête foraine ou kermès en arpentant les ruelles de M’Chedallah-centre. Dans beaucoup de cas, ce sont des matières alimentaires périssables ou des articles en plastique qui sont entreposés au milieu des trottoirs. Il y a aussi des intervenants en quincaillerie ou en restauration, qui placent leurs tournebroches garnies de poulets sur les trottoirs. Ces intervenants se mettent de la partie sans tenir compte du danger qui pèse, notamment sur les écoliers, les personnes âgées et les handicapés, surtout les non-voyants.
Il convient de signaler que le phénomène du squat des trottoirs remonte au début des années 1990, avec l’opération de dissolution d’entreprises, dont les ouvriers se sont retrouvés brusquement en chômage et se sont reconvertis en petits marchands ambulants. Un état de fait qui s’est aggravé durant la décennie noire et sur lequel l’État a volontairement fermé les yeux, pour permettre à des milliers de chômeurs de faire vivre leurs familles, au même titre que les transporteurs clandestins de voyageurs. C’est à partir de cette période que l’informel, sous toutes ses formes, a pris naissance pour prendre rapidement de l’ampleur et devenir, par la force des choses, incontrôlable, voire un élément du décor. Rappelons que dans une tentative d’éradiquer ce phénomène, l’État avait octroyé à chaque commune, en 2014, au moins deux marchés couverts.
Réalisés pour la plupart depuis deux ans et à coups de milliards, ils sont restés inexploités à ce jour, un peu comme les 100 locaux par commune. Pour venir à bout de l’informel, la wilaya de Tizi-Ouzou, par exemple, vient de passer à l’action à travers une opération coup-de-poing contre les squatteurs des trottoirs et les accotements des routes. Les habitants de M’Chedallah espèrent que ce genre d’initiative fera son effet boule de neige à travers toute la Kabylie.
Oulaid Soualah