L’inanité des réseaux sociaux

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Par S Ait Hamouda

L’ordre, c’est la discipline, c’est la stabilité, c’est la bonne disposition des choses, c’est chaque objet, chaque chose, c’est faire les ajustements nécessaires, ce qu’on a à faire méthodiquement, avec attention et sérieusement documenté. Là, on en est loin parce qu’on parle tous en même temps, on dit une chose et son contraire, on se prend les pieds dans la nasse et on s’étrangle à vouloir, coûte que coûte, avoir raison. Rien à faire, dans l’état actuel du pays, si ce n’est écouter et se taire, ou parler sans rien dire, ou encore voir en étant aveugle.

Ceci amène le gus à se prendre pour Socrate pour attirer les regards sur lui, ce qui revient à dire que l’on remarque ou pas ce qu’on fait, peu importe, pourvu que l’on m’entende par delà les méandres accidentés ou les chemins qui montent à ne plus finir. Il faut savoir où mettre les pieds lorsqu’on aborde la montagne, il faut faire attention à ne pas trébucher dans les escarpements du langage, car ils sont plus vertigineux, plus scabreux, plus dantesques qu’on le croit.

A plus forte raison quand on se prend, exagérément, pour ce qu’on n’est pas. Donc, on se met à délirer sur le devenir du pays, sachant que l’on déblatère outre mesure sans le minimum requis de démonstration. C’est à quoi nous nous exposons, en utilisant les réseaux sociaux. Revenons aux férus de Facebook, de Google qui sont noyés de contre-vérités, de rimeurs et de formules d’égout. Sans vérifier, sans recoupements, n’importe qui dit tout ce qui lui passe par la tête et vous le présente comme une vérité, comme une information de première main, comme un scoop, alors qu’il s’agit d’un mensonge éhonté, d’un canular de mauvais goût qui risque de porter atteinte à des gens qui n’ont rien à voir.

Fatalement, Diogène, le cynique, est revenu avec ses scandales préfabriqués. Mais là s’arrête la comparaison, cette engeance est outillée d’un instrument moderne, d’une technologie à laquelle, ils n’ont pas participé et qui leur offre de quoi remplir leur quotidien de vaine inanité et de futilité, les réseaux sociaux.

S. A. H.

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