L’incinération des déchets ménagers dans les décharges publiques avec tous ses corollaires sur l’environnement continue d’être pratiquée au mépris de tout.
A Chorfa pour l’exemple, cette pratique préjudiciable est encore d’usage nonobstant les périls que cela fait planer sur le couvert végétal environnant avec des risques de départs de feu qui peuvent s’avérer ravageurs. Cela est constaté dans la décharge publique située en plein lit de l’Oued Sahel qui traverse cette commune rurale.
Chaque jour, des éboueurs procèdent à l’incinération des monticules de déchets ménagers et industrielles, et ce, dans le but de réduire leur volume. Ces lieux sont le réceptacle de plusieurs tonnes de déchets qui y sont déversés quotidiennement. L’endroit offre une vue chaotique avec des monceaux et des fatras de détritus en tous genres qui s’étendent sur plusieurs hectares.
L’environnement immédiat se trouve agressé avec ces amas d’immondices couplés à des colonnes de fumées compactes qui s’élèvent dans les airs en empestant les alentours et asphyxiant le couvert végétal environnant. Les eaux de l’Oued Sahel sont plus que jamais contaminées par les ordures et, la flore aquatique, ou ce qui en reste, se trouve menacée d’extinction.
« On ne voit presque plus les carpes, les anguilles, les tortues, les grenouilles comme avant dans les eaux du Sahel. Celles-ci ont disparu où sont en voie de disparition dans ces eaux à cause de la pollution qui va crescendo. Par le passé, on buvait même les eaux de cette rivière tant elle était saine », regrette un riverain qui charge les éboueurs et les collectivités locales quant aux miasmes et fumées qui se dégagent à longueur de journée de ces lieux, censés être protégés contre la pollution étant donné que cette vallée est classée comme zone humide.
« C’est vraiment la galère pour nous les riverains. Même si la décharge est un peu loin, à un km environ, il n’en demeure pas moins que la fumée qui s’en dégage arrive jusqu’à nos maisons. On est alors obligés de fermer les fenêtres pour échapper à cette fumée asphyxiante. Nous en avons assez de respirer à longueur de journée cet air chargé de pollution et d’odeurs pestilentielles, les éboueurs doivent cesser d’incinérer les déchets de la décharge du Sahel. Notre commune a besoin d’un centre d’enfouissement technique ou d’une déchetterie pour le tri et le recyclage des déchets ménagers et industriels, cela ne peut pas continuer comme ça, car la pollution a atteint des proportions alarmantes dans la région », tempête notre interlocuteur.
Y. S.