Ni les opérations d’envergure de nettoyage organisées çà et là à travers toutes les localités de la vallée du Sahel par des bénévoles, ni encore moins les innombrables campagnes de sensibilisation menées par le mouvement associatif et les services de la santé publique ne sont parvenues à changer les choses.
En effet, la pollution est toujours là et elle gagne chaque jour un peu plus du terrain. Les «pollueurs» continuent d’agresser l’environnement et à déverser toute sorte de déchets aux abords des routes nationales n° 5, 15 et 30 traversant la région et sur les lits d’oueds, notamment ceux du Sahel, Aghbalou et Iwakuren. Dans la région, il arrive souvent de voir des automobilistes se livrer à des actes d’incivisme répréhensibles.
Certains automobilistes n’ont pas trouvé d’autres moyens de se débarrasser de leurs ordures ménagères que celui de les jeter sur les accotements des routes, aux détours d’un virage et sous les ponts. D’autres ne prennent même pas la peine de descendre de leurs véhicules et se contentent de les jeter par la fenêtre tout en continuant à rouler. Sur la RN15 entre M’Chedallah et le col de Tirourda, pour ne citer que cette route de l’Est de la wilaya de Bouira, le décor qui s’offre à la vue fait peine à voir tellement les déchets sont partout.
Des dizaines de dépotoirs sont visibles aux abords de cette route. Les fossés, elles, sont remplis de canettes et autres bouteilles d’alcool. Signalons que les pluies diluviennes de l’hiver passé ont fait un grand lessivage en nettoyant méticuleusement la nature qu’elles ont débarrassée de sachets gonflés d’ordures et autres canettes de boissons alcoolisées que les crues ont charriées vers les ravins et ruisseaux. Hélas c’est compter sans l’incivisme endémique de certains individus sans scrupule qui «renouvellent» les stocks des ordures ménagères, notamment en bordures des routes.
Ce qui n’est pas compréhensible est le fait que tous les quartiers, rues et ruelles de la totalité des villes, villages et agglomérations sont dotés, depuis ces deux dernières années, de suffisamment de poubelles et bacs à ordures des plus modernes et à la portée de tous. Cela en plus des dépotoirs maçonnés et autres décharges contrôlées où ces énergumènes pourront déposer des saletés mais qui préfèrent les jeter en pleine nature.
C’est à croire qu’ils y tirent plaisir à polluer l’atmosphère et l’oxygène qu’ils respirent. «Ils détruisent leurs maisons de leurs propres mains», disait Ibn Kheldoun en évoquant une certaine société dans sa célèbre «Moqadima». C’est un cas sur lequel doit se pencher le législateur en urgence en promulguant des lois répressives envers ces «pollueurs de nature» à proprement dit.
Oulaid Soualah