Malaise chez les promoteurs immobiliers

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La corporation des promoteurs immobiliers de la wilaya de Béjaïa n’en finit pas de broyer du noir. La principale source de leur infortune, a-t-on confié, est le cadre juridique régissant la profession. «Nous sommes des légalistes. Donc, nous sommes tenus de nous conformer aux textes législatifs, lesquels sont, hélas, inappropriés et parfois dépassés», a râlé un promoteur immobilier de la région d’El Kseur, précisant que la loi n° 11/04 cristallise l’inquiétude de la plupart des gens de la profession. D’aucuns en font même un abcès de fixation. «Cette loi est unanimement décriée. Elle nous cause de gros préjudices. Son amendement, pour l’adapter à la réalité du terrain, est une urgence. Un passage obligé pour assurer la pérennité de notre profession», a plaidé un professionnel de l’immobilier établi à Seddouk. «Si cette situation continue de nous empoisonner la vie, beaucoup d’opérateurs finiront par troquer leur raison sociale ou par mettre la clé sous le paillasson», a-t-il alerté.

Autre source d’inquiétude, le prix de cession du logement, fixé par l’administration à 280 millions de centimes, qui n’agrée assurément pas les professionnels de la promotion immobilière, qui le considèrent en-deçà de la valeur vénale du bien. «Le coût du logement promotionnel est largement sous-évalué. Dans un contexte d’inflation généralisé, la logique voudrait que l’on introduise de la flexibilité dans le calcul des prix, ce qui n’est pas le cas», a estimé un promoteur de Tazmalt. «L’idéal serait de fixer le prix du logement, selon la réalité du marché, en prenant en compte le renchérissement des matériaux, de la main d’œuvre, de l’expertise et de toutes les autres prestations de service. Pour l’heure, nous sommes très loin du compte», a révélé un autre professionnel de l’immobilier.

Par ailleurs, des promoteurs d’Akbou soulèvent les lourdeurs administratives dans le traitement et la régularisation des dossiers, les retards accusés par les virements de la Caisse nationale du logement et bien d’autres embûches obérant la bonne pratique de la profession. «Obtenir un acte de propriété est un véritable cauchemar. Recouvrer ses créances est tout aussi problématique. Nous sommes souvent pris en étau entre des acquéreurs qui demandent légitimement que leurs logements soient achevés dans les délais et un appareil bureaucratique qui nous impose une véritable course d’obstacles», a clamé un promoteur ayant souscrit au programme de Logements promotionnels aidés (LPA).

Nacer M.

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