Trois mois après sa naissance, le mouvement citoyen contre le système ne faiblit pas à Béjaïa. Avec la même détermination, ils étaient encore des milliers à manifester, hier pour le 14e vendredi de suite, dans les rues de Béjaïa. Aux cris de «Pouvoir assassin», «État civile et non militaire», «Ulac smah ulac», «Ulac l’vote ulac», «Djazaïr houra démocratia», les manifestants ont entamé leur marche vers 13h30 à partir de l’esplanade de la Maison de la culture Taos Amrouche.
Au fil des minutes, les rangs des manifestants commençaient à grossir pour devenir, en quelques minutes, une marée humaine. Arrivés au niveau du rond-point Matoub Lounes, la foule a observé une halte de plus d’une demi-heure. Deux jeunes ayant pris position sur l’un des immeubles de la cité CNS ont, après une longue attente des manifestants, sous un soleil de plomb, déroulé une banderole géante. Les concepteurs de cette banderole ont reproduit dans quatre langues quelques revendications formulées par la rue depuis le 22 février dernier, en rappelant les dates charnière de l’Algérie postcoloniale.
La foule a repris sa marche vers les ruelles étroites de l’ancienne ville sous les airs d’un tube à succès d’Oulahlou, «Pouvoir assassin». Sur des banderoles et pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire, entre autres, «Halte au bruit des bottes», «Vous êtes là par effraction à la Constitution, non monsieur le général la justice n’est pas un jeu de massacre», «Résistance = existence», «Le régime militaire est un danger pour le peuple», «Ulac l’vote ulac».
Les manifestants ont aussi réitéré leur rejet de l’élection et des résidus du régime de Bouteflika, notamment Bedoui, Bensalah et Bouchareb. Aucun incident n’a été signalé durant ce 14e vendredi de mobilisation contre le système. Les manifestants, venus des quatre coins de la wilaya de Béjaïa, et qui ont massivement déferlé au centre-ville dès les premières heures de la matinée, se sont dispersés dans le calme à la fin de leur marche. Cette journée de manifestation a été ponctuée par un iftar collectif placé sous le signe de la fraternité et du vivre ensemble, organisé par le Mouvement des brassards rouges au niveau de la rue de la Liberté (Cité CNS).
F. A. B. et B. S.