Alors qu’elle était connue pour son climat plein de verve et de vie pendant les veillées du mois sacré, la ville des Ouadhias sombre cette année dans la léthargie et la morosité. Les innombrables et longues terrasses, où habituellement des citoyens et surtout de nombreuses familles de la ville et des localités environnantes venaient s’attabler dans une ambiance des plus joyeuses, afin de déguster des glaces, de succulents gâteaux traditionnels ou siroter un thé et un café, ne sont plus visibles, ces deux dernières années.
Au même moment, cette ville, prisée pour ses grandes surfaces commerciales, reçoit énormément de visiteurs, qui profitent de ce mois sacré et de ses soirées pour faire leurs emplettes. Mais hormis les quelques cafés où l’on s’adonne à d’interminables parties de cartes et de dominos, comme c’est le cas dans presque la totalité des localités de la région sud de Tizi-Ouzou, il n’y a aucun autre espace ou infrastructure pour passer du bon temps.
«Auparavant, je sortais de temps en temps en famille mais depuis deux ans, je ne le fais plus. L’ambiance ne s’y prête plus et les espaces familiaux ont tous disparu», nous dira un quinquagénaire rencontré dans la ville des Ouadhias. Pour certains, les soirées où l’on voyait du monde flâner et déambuler dans les rues de la ville, sous les airs de musique diffusés par les terrasses et les vidéothèques, ne sont plus qu’un souvenir, et ce pour diverses raisons. «Le froid qui caractérise le mois de Ramadhan cette année a fait que les gens ne viennent pas des autres régions et les familles ne sortent plus par la nuit.
Depuis l’année passée, j’ai dû renoncer à la terrasse que j’aménage devant mon café, car ce n’est plus rentable», nous dit le propriétaire d’un café au centre-ville. Un autre citoyen nous parle plutôt du pouvoir d’achat qui s’est beaucoup détérioré et qui a fait que les foyers ne peuvent plus se permettre des dépenses supplémentaires.
Rabah A.