Le nettoyage d’Alger a commencé

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Suite à l’initiative du ministère du Commerce, du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et ses services de la sureté de la wilaya d’Alger, une campagne d’éradication des points de vente informels a été lancée dans la capitale, afin de libérer les espaces publics. L’opération d’assainissement de la capitale et d’éradication du marché informel a débuté dans la circonscription administrative d’Hussein Dey, notamment au boulevard Mohamed Belouizdad (ex Belcourt). Cette opération consistait à interdire l’installation sur les trottoirs et les différentes places publiques des vendeurs à la sauvette. En effet, après le marché de Belcourt, c’était hier le tour de celui de Bachadjarah où la police a démantelé dans la matinée de jeudi, les installations de commerce illégal. Cette campagne a provoqué la colère des vendeurs, qui ont demandé une solution et une alternative qui leur permettrait de gagner leur vie et de subvenir aux besoins de leurs familles.

Les propositions de l’UGCAA

Selon l’union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), cette opération n’est pas suffisante, car elle ne s’attaque pas aux causes de ce phénomène. « On salue l’initiative menée par les services de sécurité et le ministère du Commerce, mais cela reste très insuffisant, car ce n’est pas une solution radicale à ce phénomène. Les vendeurs informels ne sont que le résultat du fiasco politique du gouvernement actuel », a affirmé hier, El hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l’UGCAA, estimant que le commerce informel est un grand réseau de contrebande, et que « derrières ces vendeurs informels, il y a des barons très puissants, qui utilisent cette activité pour le blanchiment d’argent », a-t-il noté. En effet, le même responsable a indiqué que la responsabilité doit être partagée entre toutes les institutions concernées, afin d’apporter des solutions adéquates au phénomène du commerce informel. «Il faut impliquer toutes les institutions concernées, à savoir, les ministères des Finances, du Travail, de l’Industrie et des PME, et les chambres spécialisées », a-t-il suggéré. Face à cet état de fait, l’UGCCA appelle les autorités à accélérer la mise en œuvre des réseaux nationaux de distribution, décidée dans le plan quinquennal 2010-2014, « ils devraient être lancés depuis déjà deux ans, mais rien n’a été fait », s’est indigné le porte-parole de l’UGCCA, la même chose également pour le projet des « 100 locaux pour chaque commune ». « Si les autorités avaient finalisé ces projets, les jeunes ne se dirigeraient pas vers le commerce informel », a souligné M. Boulenouar, avant d’ajouter qu’« il faut initier des programmes d’investissement au niveau local, car il n’y aura jamais de développement national sans développement local ». Dans le même sillage, l’UGCAA plaide également pour la révision de la fiscalité car les taxes actuelles présentent un obstacle pour les commerçants qui exerce dans la légalité.

Samira Saïdj

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