Le phénomène du suicide en débat

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L’association scientifique AmbiScience a organisé hier, une première rencontre sur la prévention du suicide au niveau de

l’hémicycle Aïssat Rabah de l’APW de Tizi-Ouzou.

Une rencontre qui a réuni des sociologues, des psychologues et autres spécialistes de la question, dans le but de se pencher sur ce phénomène qui tend à prendre de l‘ampleur dans le pays.  Les intervenants ont tenté de faire le tour de la question et de comprendre ce phénomène dans le contexte actuel. La journée a certes manqué de statistiques pouvant illustrer l’ampleur du phénomène du suicide dans la société algérienne, notamment au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, mais cela qui n’a pas empêché les participants de discuter des autres aspects de ce fléau. Dans son intervention, le sociologue A. Dahmani a tenté de l‘expliquer dans sa communication intitulée «le suicide : une forme de violence». Pour lui, le suicide est la forme la plus sévère de violence, étant donné qu’il « créé une forme de souffrance physique et psychologique au sein de l’individu. Notamment lorsqu’elle a été précédée de tentative de suivi. Il y a aussi la souffrance de la préparation, du fait qu’on est souvent face à des cas prémédités. La violence de l’acte du suicide se caractérise, aussi, par les préjudices occasionnés à la société». D’un autre côté l’enseignant à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou insistera sur le fait que l’acte du suicide est devenu de plus en plus cruel et violent. Pour l’enseignant, qui a tenté pour sa part de comprendre les facteurs qui poussent l’individu à commettre l’irréparable, «il faut d’abord placer ce fléau dans son contexte historique, social et culturel pour parvenir à l’étudier». Il expliquer, par la suite, et dans un long récit, comment une période de transition et une évolution accélérée de la société a abouti à un changement radical qui donne lieu à toute forme de fléaux sociaux. De son côté M. Mizab, Docteur en psychologie clinique, se basant sur une étude réalisée récemment par des candidats au magistère, dira qu’«en 2012, l’Algérie a enregistré trois tentatives de suicide par jour«. Il soulignera aussi que le suicide touche à toutes les franges de la société « mais beaucoup plus les individus dont l’âge varie entre 12 et 34 ans ». Pour lui, le suicide est certes un phénomène que vit la société algérienne, mais « il n’en demeure pas moins qu’il ne faut pas trop alarmer l’opinion publique ». Selon lui, « il faut plutôt procéder à des études fiables dans le but de comprendre l’évolution du suicide en Algérie et faire en sorte de parer à sa propagation ». Par ailleurs, et lors des débats, certains intervenants ont déploré l’absence à cette rencontre de chiffres et de statistiques, que se soit au niveau national ou au niveau de la wilaya, pouvant illustrer la propagation du suicide. D’autant la wilaya de Tizi-Ouzou enregistre de plus en plus de cas de suicide, ces dernières années, et qu’il ne se passe pas une semaine sans que la presse ne rapporte un suicide dans telle ou telle région. De plus, ce qui est le plus inquiétant, c’est que ce fléau tend à toucher des victimes de plus en plus jeunes.  Il y a lieu de noter que cette initiative de la toute jeune association AmbiScience a été saluée par tous les participants à cette journée, qui ont vu en cette rencontre une occasion pour réunir les différents représentants des instances dans le but de mettre à nu les causes et les facteurs qui peuvent pousser au suicide. La rencontre a, pour rappel, été placée sous le thème « le suicide n’est pas une option ».

T. Ch.

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