Les villageois d’Ouled Kefifa interpellent le maire et menacent

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Les villageois de la petite bourgade d’Ouled Kefifa, à une dizaine de kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, crient leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur localité.  Ainsi, jeudi dernier, ils ont tenu un sit-in devant le siège de l’APC de Bouira, afin de réclamer l’amélioration de leur cadre de vie. Certains protestataires se sont dits « abandonnés » par les autorités locales. D’après eux, le P/APC de Bouira n’aurait pas tenu ses engagements en ce qui concerne le plan d’aménagement promis. En effet, les manifestants réclamaient, entre autres, le raccordement de leur village à l’eau potable et au gaz naturel, ainsi que l’aménagement des routes qu’ils disent impraticables. Concernant l’épineux problème du raccordement au réseau d’AEP, bon nombre de contestataires ont noté le fait que plusieurs demandes ont été introduites auprès des services concernés, dans l’hypothétique espoir d’un raccordement, mais en vain. « Nous sommes encore, et toujours, contraints de nous approvisionner en eau, à partir d’une source située à une dizaine de kilomètres», dira un habitant de la localité. D’autres villageois ont indiqué que les autorités de la wilaya s’étaient, pourtant, engagées à accélérer les travaux de raccordement en eau potable, via le barrage Tilesdit, sis dans la commune de Bechloul. Quant au gaz naturel, ces villageois se disent désespérés de le voir arriver dans leurs foyers. « Même les bonbonnes de gaz butane nous font défaut, nous avons carrément recours au bois pour nos besoins de cuisine et de chauffage », nous dira un habitant, d’un ton las et exaspéré. Et d’ajouter avec émotion : « L’hiver dernier, comme tous les autres qui l’ont précédé nous avons vécu un véritable enfer. Nous étions sans défense, devant le froid et la neige. Une misère indescriptible ». Autre carence évoquée par les protestataires, celle relative à leur centre de soin. D’après nos interlocuteurs, leur bourgade dispose, certes, d’une structure de soin, mais elle n’est pas encore opérationnelle. « Nous sommes obligés de nous déplacer au niveau du chef-lieu communal pour nous soigner, alors que nous avons une polyclinique. C’est une aberration. », s’est emporté l’un de nos vis-à-vis. Interrogés sur les raisons qui font que ce centre de soin ne soit toujours pas mis en service, les protestataires nous ont fait part de leur incompréhension. Un état de fait qu’ils jugent « grotesque ». « Ce centre a été réceptionné en grandes pompes en 2011. Mais depuis, il demeure fermé pour des motifs inconnus », nous a-t-on déclaré. D’autres citoyens d’Ouled Kefifa exigent du conseil communal, la mise en place du transport scolaire. “ Nos enfants souffrent le martyr pour aller à leurs écoles. Ils sont obligés de se lever aux aurores et parcourir plus d’une dizaine de kilomètres à pieds. C’est inadmissible! Nous exigeons que nos enfants soient pris en charge», dira Smail, l’un des manifestants rencontrés sur les lieux. Ces témoignages reflètent le désarroi et la peine des villageois d’Ouled Kefifa, qui ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre fin à leur calvaire qui n’a que trop durer. En outre, les contestataires exigent la réhabilitation du sentier qui conduit vers leur village, qu’ils qualifient d’impraticable. Il est vrai que cette piste se trouve dans un état lamentable sur une distance de 3 kilomètres. En effet, les crevasses et autres nids de poules y sont légions. D’ailleurs, bon nombre d’accidents sont survenus au niveau de cette route particulièrement sinueuse. Enfin, ces villageois envisagent de fermer le CW127 à la circulation dans les prochains jours, si leurs doléances ne sont pas prises en charge. “ Pour l’instant, on se contente de manifester pacifiquement. Toutefois, si nos élus persistent à faire la sourdre oreille, nous envisageons de radicaliser notre mouvement en barricadant le CW127», ont-ils menacé.          

Ramdane B.

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