Le chemin communal Helouane-Bouira bloqué à Bounouh

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Les fortes chutes de neige tombées ces dernières quarante huit heures ont bloqué certains habitants dans leur village, à l’image de ceux de Helouane, culminant à mille mètres d’altitude. En effet, ces montagnards, qui n’ont pas encore bénéficié du raccordement au réseau du gaz naturel, vivent un hiver rigoureux comme en 2012. Certes, la couche n’est pas aussi épaisse, mais, tout de même, ils ont ressenti quelque peu l’isolement. « Les livreurs de gaz butane peinent à arriver chez nous. Donc, logiquement, le prix de ce combustible a augmenté. On se contente de se chauffer au bois sec », nous dira un habitant du village. « Même pour aller jusqu’au chef-lieu, puis vers Boghni, afin de s’approvisionner en denrées alimentaires est un risque, car la neige tombe toujours. Au retour, on risque d’être pris au piège. On se contente alors de rester au village », ajoutera le même interlocuteur. Pour en savoir plus sur la situation qui prévaut dans ces villages de haute montagne, nous avons joint au téléphone le maire de cette commune. « Concernant la route entre le chef-lieu et Helouane, sur dix kilomètres, elle a été ouverte. Nous avons travaillé toute la journée d’avant-hier. La case communale est sur place. Elle intervient toujours. Par contre, le chemin reliant ce village vers Bouira en passant vers Tizi Oujaâvouv, il est toujours fermé à la circulation. Nous avons tenté de l’ouvrir, mais la neige n’a pas cessé de tomber. Donc, l’appel est lancé à ses usagers de ne pas s’y aventurer », nous répondra le P/APC. Et de poursuivre : « le plan d’intervention est mis en branle. Si on juge que la situation persiste, nous solliciterons les entreprises privées pour nous aider à y faire face ». Rapportons au passage que cette commune n’a pas eu de chasse-neige comme les municipalités de haute montagne. Aussi, depuis dimanche, les habitants de ce village qui travaillent à Bouira n’ont pu rejoindre leur lieu de travail. « Pour y arriver, il faudra faire tout un périple. Soit il faut tout d’abord rejoindre le chef-lieu, puis Boghni, soit aller jusqu’à Draâ El-Mizan pour prendre un taxi. Il est préférable de rester chez soi », nous répondra un gérant d’une entreprise à Bouira. Cela, en ce qui concerne Bounouh. À Frikat, notamment à Ath Ali et Ath Boumaâza, deux villages situés, eux aussi, à plus de huit cents mètres d’altitude, une couche de quelques centimètres d’altitude a recouvert ce magnifique paysage. « Même si nous gardons la mauvaise image de 2005 et de 2012, nous sommes très contents d’admirer ces manteaux blancs. Nos champs sont plus beaux. Et puis, quand un hiver passe sans neige, c’est vraiment un gâchis. Au moins, nos sources vont regorger d’eau. Bien que nous soyons alimentés à partir de Koudiat Acerdoune, rien ne peut égaler l’eau de nos sources ancestrales. Et puis, quand il neige, tous les parasites meurent », estimera cet éleveur de bovins d’Ath Boumaâza. De leur côté pour ne pas revivre le blocage des années précédentes, les autorités locales sont sur le qui-vive. « Nous n’attendons pas que la couche atteigne plusieurs centimètres d’épaisseur. La route est au fur à mesure dégagée, même si la neige tombe encore. Tout fonctionne bien. Le transport scolaire est assuré aux élèves », nous confiera une source proche de l’APC. À Boghni, les villages de Mahvane et d’Ath Kouffi ont eux aussi leur part de poudreuse. Le constat fait est que les APC concernées par ces chutes de neige ont agi, cette fois-ci, avec célérité en mettant en branle le matériel dont elles disposent. Tout de même, l’intercommunalité est de mise quand on sait que les territoires de ces municipalités sont imbriqués les uns dans les autres. Avec des températures au dessous de zéro, l’appel est à la vigilance dans l’utilisation de tous les appareils de chauffage, car le monoxyde de carbone ne pardonne pas.

Amar Ouramdane

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