La violence supplante le terrorisme

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Les services de sécurité ont longtemps redouté que des attentats terroristes surviennent en pleine période du Ramadhan.

Aujourd’hui encore, la menace terroriste est prise très au sérieux, tout particulièrement durant le mois sacré. Car les épisodes sanglants, qu’ont connus certaines villes du pays et plus précisément celle de Bouira, ont démontré que l’hydre terroriste est très active mais surtout très nuisible en la période de jeûne. Ce qui appelle à plus de vigilance. Par le passé et à plusieurs reprises, la ville de Bouira a été endeuillée par des attentats violents qui avaient fait beaucoup de victimes. Le dernier attentat remonte au mois de Ramadhan de l’année 2012, où deux policiers ont trouvé la mort lors de l’attaque d’une patrouille de la BMPJ en plein centre-ville. La population se souvient encore de la série d’alertes à la bombe ayant rythmé le ramadhan de 2011. Alors que tout le monde croyait que le phénomène est repoussé dans les maquis, la population a découvert, à l’occasion des actes terroristes, que le danger est toujours présent et les terroristes peuvent frapper dans des lieux insoupçonnables comme les villes. Mais depuis, l’action des services de sécurité s’est fortement focalisée sur les réseaux de soutien, dont bon nombre a été démantelé ces dernières années. Privés de cet appui en termes logistique et renseignement, les terroristes ont alors perdu cette capacité de nuire dans les villes. La lutte anti-terroriste s’est accentuée dans l’objectif d’éradiquer ce phénomène. Cette année, et à mi-chemin du mois de ramadhan, la situation sécuritaire de Bouira est calme. Aucun incident n’a été signalé aussi bien au sein du périmètre urbain qu’au-delà. Partout à travers les quatre coins de la wilaya, une quiétude règne. Ce retour au calme est favorable aux sorties nocturnes. En effet, les villes, notamment celle de Bouira connaissent une animation toute particulière après le f’tour. Les nuits ont tendance à se prolonger jusqu’ à une heure très tardive. Bouira grouille de monde même sur les routes, l’exemple de la RN 5 où le trafic est très dense et ce n’est qu’à partir de 1 h du matin que la circulation commence à diminuer pour reprendre après le s’hour. Cependant, un tout autre phénomène a entaché ce mois. Il s’agit de la violence, ce phénomène qui n’est pas nouveau ou étranger à notre société a défrayé la chronique locale durant la deuxième décade du ramadhan. En l’espace de 24 h, deux jeunes ont trouvé la mort. Le premier incident a été signalé à Aïn Bessem, mercredi dernier, à quelques minutes de la rupture du jeûne. Une altercation entre un policier et un jeune a mal tourné une balle tirée par le policier a accidentellement atteint la victime qui rendra l’âme au cours de son transfert à l’hôpital. S’en suivra une nuit d’émeute qui prolonge la ville dans une ambiance électrique. Le lendemain, jeudi, une bagarre éclata entre deux jeunes faisant un mort en plein centre-ville de Bouira. Les attentats terroristes qu’on redoutait ont laissé place à la violence. L’an dernier et à la même période, un drame a secoué la localité d’Oued Bouchia, une personne a tué avec une arme à feu, trois individus et a blessé 5 autres. Il faut dire que la violence a souvent caractérisé le mois de Ramadan. Les nerfs à fleurs de peau, les individus commettent parfois l’irréparable.

D.M

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