Le ministre des Finances, Mourad Medelci, qui était de passage hier sur les ondes de la Chaîne I, dans l’émission hebdomadaire « Tahaoulet » (Mutations), a indiqué que le nouveau système de paiement, annoncé à tambours battants depuis une année, entrera en vigueur dans les quelques semaines à venir. Il expliquera que l’application passera par 02 étapes. La première concernera les opérations entre la Banque centrale et les banques commerciales. La seconde étape, qui interviendra selon Medelci en mars prochain, aura trait à la mise en place d’une relation des banques entre elles, notamment sur le volet de la dématérialisation des transactions commerciales. Selon Medelci, la phase opérationnelle du nouveau système de paiement, n’est que l’aboutissement du processus de modernisation des banques et autres institutions financières, entamé il y a quelques années, issu des mutations législatives, technologiques et structurelles qu’a connues le secteur financier. « Nous allons entrer dans une nouvelle ère de gestion des banques, avec comme impact notamment la rapidité des opérations bancaires », affirmera Medelci. Et d’ajouter : » Une économie moderne ne pourra fonctionner que sur la base d’un système financier moderne ». S’exprimant, pour la énième fois sur les récents scandales bancaires, et particulièrement celui de la BNA, le premier argentier du pays soutiendra que ceux-ci n’affectent en rien la crédibilité des banques, ni l’économie en général. Le plus gros des scandales est celui de la BNA, qui a généré une perte pour l’Etat de 20 milliards DA, un montant jugé « excessif et inacceptable », même s’il est minime par rapport à ce que les banques ont brassé comme argent durant des années. La genèse du scandale date d’il y a trois ans, précise Medelci. « Nous connaissons le nom mis en cause à l’intérieur de la banque ainsi que celui de son complice. Cela étant, l’enquête a besoin de plus de temps », signale le ministre des Finances. Comment se prémunir de tels scandales ? Medelci dira que le nouveau système automatisé de paiement est par nature un système d’information, qui permettra une rigueur dans le contrôle en garantissant la traçabilité des opérations bancaires, mais aussi une plus ample transparence, ce dont l’ancien système est déficitaire. Il fera d’ailleurs remarquer, sur le même propos que l’ « interdiction est faite à tout responsable politique de s’immiscer dans les affaires bancaires », à travers une instruction émanant du gouvernement en direction de tous les politiques. Désormais, les banques auront davantage d’autonomie dans la gestion de leurs affaires, indiquera le ministre, « mais elles sont en revanche tenues de rendre des comptes », car « autonomie et responsabilité » vont ensemble, aux dires de ce dernier. D’autre part, le ministre des Finances plaidera pour une bonne utilisation des ressources de l’Etat à tous les niveaux de l’Etat. Sur la question récurrente des salaires, Medelci, sans préciser si oui ou non il pourrait y avoir une augmentation de salaires, segmentera sa réponse en trois tranches. Une hausse des salaires est liée, d’après le premier argentier du pays, à certaines conditions : la capacité d’augmentation du financement de l’économie, la productivité dans le secteur économique notamment, et la concertation avec tous les acteurs concernés…
Elias Ben