“Madani Mezrag ne fera plus de politique”

Partager

“Nous constatons malheureusement que le terrain du débat politique est laissé aux seuls intégristes, et nous assistons à l’absence totale des partis dits démocrates et des personnalités apparentées à ce courant”, a dit Benyounès qui clame que son parti est le seul à s’opposer, sur le terrain, aux “intégristes” et “au retour aux années 90”. C’est d’ailleurs ce qui l’a amené à se poser la question s’il “existe réellement une opposition démocratique”.C’est dans la même optique d’ailleurs que le premier responsable de l’UDR a tiré à boulets rouges sur Madani Mezrag qui, selon lui, agit toujours en chef terroriste. “Je suis convaincu que dans sa tête, il n’est pas toujours descendu du maquis.” a dit Amara Benyounès de celui qui “n’aura plus le droit de faire de la politique.”Cette conclusion est tirée par le premier responsable de l’Union pour la Démocratie et la République des dispositions contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, approuvée par référendum le 29 septembre dernier, qui consacre “la responsabilité exclusive du FIS” dans les massacres des Algériens et fait “interdiction d’exercice politique” à tous les responsables du parti dissous. Avant même la promulgation des lois d’application de cette charte, Amara Benyounès dit que le texte est applicable parce qu’une “loi ne peut pas aller à l’encontre d’un référendum”. Revenant sur la maladie du président de la République, Benyounès a révélé que son parti avait “gelé toute activité politique” durant l’hospitalisation du chef de l’Etat. Il juge qu’il est indécent de faire “dans l’agitation politique” alors que le Président était malade. Ceci dit, l’orateur dira que “l’Algérie a encore besoin de Bouteflika”. La phrase n’est pas lâchée sans argument. Le secrétaire général de l’UDR a expliqué sa position par le fait que “les équilibres sont encore fragiles” au sein du pouvoir avant de rajouter plus loin que “même ses adversaires” reconnaissent que “sa maladie n’arrangeait pas le pays” et que “si un malheur arrive, je vous assure que l’Algérie va replonger dans l’incertitude”.Sur un autre registre, Amara Benyounès est longuement revenu, dans son discours, sur les dernières élections locales en Kabylie. Le constat est toujours le même : 70 % des citoyens de Kabylie n’ont pas voté et la majorité des assemblées sont bloquées. Une autre observation de Amara Benyounès : les alliances contre-nature. Sur le taux de participation le secrétaire général de l’UDR a ironisé en disant que “c’est pour la première fois que les citoyens ont suivi le mot d’ordre de boycott” et que cette fois-ci, nous ne sommes pas face à “des mal élus”, mais à des indus élus. Sur les alliances, Benyounès qui a critiqué les alliances contre-nature, a dit que son parti “qui va participer aux élections de 2007” va assumer “publiquement ses alliances” parce qu’il est, selon lui, incompréhensible, de s’allier “avec le RND dans une APC de Kabylie et insulter le lendemain Ouyahia à Alger.”Sur le plan économique, le premier responsable de l’UDR a dressé un tableau noir et a critiqué “le manque de vision du gouvernement”, notamment en ce qui concerne les privatisations. Pour lutter contre la corruption, Benyounès ne voit pas d’autres solutions que “la privatisation” notamment des banques parce que “le secteur public est le levier de la corruption”.Sur le plan organique, le dirigeant de l’UDR a demandé à ses militants de se préparer aux élections de 2007. Même si elle n’a toujours pas d’agrément, l’Union pour la Démocratie et la République s’inscrit dans la logique des élections de l’année prochaine. “Nous allons être présents dans les 48 wilayas”, assure Benyounès.

Ali Boukhlef

Partager