“Une caisse pour la protection des journalistes”

Partager

Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, qui était l’invité du quotidien arabophone El Khabar, avant-hier, croit que le problème de la presse algérienne réside dans le fait que « la société algérienne est violente » et s’oriente souvent vers les médias « pour déverser cette colère ». L’avocat considère, en effet, qu’il revient aux politiques de « protéger la presse » et que les pouvoirs publics n’ont rien fait pour cela. Au manque de protection, Hocine Zehouane dit qu’il y a absence « d’un syndicalisme puissant dans le secteur ». Pour faire face à la multiplication des procès contre les journalistes, le président de la LADDH propose la création d’une  » caisse pour la protection des journalistes « . Cette caisse devra être, selon l’invité d’El Khabar, alimentée essentiellement par « les éditeurs ». Elle sertvira à couvrir « les peines financières imposée par le justice ». A propos du Code pénal, Me Zehouane propose, la « jurisprudence des avocats » à défaut de sa révision. Il dit qu’il a adressé une requête au ministre de la Justice à cet effet.Sur un autre registre, Hocine Zehouane a indiqué que « le champ politique est fermé ». Ce constat est fait sur la base de « la non-attribution des agréments » pour de nouveaux partis politiques. Il en est de même pour les syndicats qu’il juge victimes « de la bureaucratie ».Au sujet de la réforme de la justice, le président de la LADDH qui pense que la composante de la Commission nationale pour la réforme de la justice formée par le président de la République n’est pas « homogène », dira que cette réforme « s’est déroulée dans l’opacité ». Mieux, l’avocat ne croit même pas à cette réforme. Pour preuve, dira-t-il, “bien des décisions de justice ne sont pas appliquées” et dénonce “des cas de mauvais traitements » des détenus par la police, en plus des « décisions hâtives » de certains magistrats. Cela le pousse à dire que  » n’est pas juge qui veut et n’est pas avocat qui veut « . Pour faire évoluer le secteur de la justice, Hocine Zehouane plaide pour le respect des libertés individuelles et « une défense plus forte ». Revenant sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Hocine Zehouane considère que cette politique « consacre l’impunité », allusion faite aux récentes déclarations de Madani Mezrag.

Ali Boukhlef

Partager