Enjeux et spécificités de la prise en charge du nouveau-né

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La 9ème journée de pédiatrie a été organisée, avant-hier, par le CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, en présence du nouveau recteur de l’université Mouloud Mammeri, M. Derridj Arezki, et de médecins invités des hôpitaux d’Alger, d’Oran et de Constantine.

Dans son allocution d’ouverture, le Pr Ziri, DG du CHU Nedir Mohamed, a mis l’accent sur cette journée en disant : «Cette journée est organisée dans le cadre d’une formation permanente de nos médecins, notamment les jeunes médecins et les stagiaires de l’université. C’est une préférence particulière que de former nos jeunes et nous enregistrons environ une trentaine de rencontres nationales par an». Le Pr Ziri revient sur la mission faite dans le cadre du jumelage entre le CHU de Tizi-Ouzou et celui de Tamanrasset. «C’est notre 3ème mission au sud du pays et c’est pour la 1ère fois que des prothèses des hanches ont été placées. Une 4ème mission n’est pas à exclure et elle est attendue dans les prochaines semaines», soulignera-t-il. Concernant les activités du CHU Nedir Mohamed au service chirurgie, le Pr Ziri dira : «En 2015, il a été enregistré 9 725 actes chirurgicaux, 80 000 consultations spécialisées et 98 000 autres consultations au pavillon des urgences et 1 million 384 mille examens au niveau des laboratoires». Prenant la parole, le recteur Derridj Arezki affirme : «Pour nous, c’est très important de travailler en collaboration avec le CHU et c’est dans de meilleures conditions que les choses avancent. Et on n’a pas le droit de ne pas soigner un enfant. Car prendre l’enfant en charge dès sa naissance, c’est lui éviter les stigmates et autres conséquences». Au programme, de très nombreuses communications de docteurs et de spécialistes en pédiatrie d’Oran, d’Alger mais aussi et surtout par des médecins locaux y étaient prévues au cours de cette journée. Ainsi, le Pr N. Bensaadi eut à présenter : «Épidémiologie du syndrome de détresse respiratoire du nouveau-né au CHU Nedir Mohamed». Dans son introduction, le Pr Bensaadi qui est derière les avancées enregistrées dans les services pédiatrie et néonathalogie du CHU de Tizi-Ouzou, rappellera que qu’elle qu’en soit l’origine, la prise en charge d’une détresse respiratoire néonatale (DR) doit être parfaitement codifiée. Elle cite l’enquête assurée sur des dossiers dont les objectifs sont de déterminer les facteurs de risques associés et les principales étiologies. Elle avance : «878 nouveaux-nés ont été hospitalisés du 1er janvier au 31 décembre 2015 et l’incidence hospitalière de la DR : (290) représentant 30%. 72 % sont des garçons et 28 % des filles». Les facteurs associés sont relatifs aux maladies antécédentes de la mère, tel le diabète maternel dans 3% des cas, 15% des cas sont relatifs à une notion de la teinte, 36% sont dus au score d’Apgar, la grossesse gémellaire atteint les 13% des causes de décès et la rupture prolongée des membranes est située à 10%. Le Dr Bensaadi aborde, par la suite, l’évolution de cette prise en charge du nouveau-né. «L’évolution est favorable pour les 92%, les séquelles sont à 3% et les décès sont situés à 5%, notamment des prématurés et nouveaux-nés à terme présentant des malformations ou des poumons blancs à l’admission avec défaillance multiviscérale», fera-t-elle savoir. Et de poursuivre : «Les risques d’une prise en charge inadaptée concerne le nouveau-né à terme par des signes d’alerte (réoxygénation, désaturation aux pleurs, lors d’agitation, lors des soins) ou signes avérés (hypoxémie réfractaire, hypotension artérielle… pneumothorax). Ces risques touchent aussi le prématuré modéré ou tardif». En conclusion, Pr Bensaadi insiste sur «l’amélioration de nos compétences, sur les contacts du service d’accueil, de réunir les données obstétricales et une prise en charge adaptée à la situation.» Abordée à la fin de sa communication, le Pr Bensaadi nous dira à propos de la situation de la pédiatrie au niveau du CHU que «des efforts sont en train de se faire et le secteur ne cesse d’évoluer dans le bon sens mais elle est très lente, car la situation n’est plus comme avant et il faut suivre les nouvelles technologies et se mettre à la page. La prise en charge du nouveau-né est en nette évolution au CHU Nedir Mohamed et une très mauvaise prise en charge lui sera fatale pour toute la vie». Voulant connaître son avis sur ce qui se passe à la clinique Sbihi Tassadit, après les cas de décès de bébés et de mamans, le Pr Bensaadi précise : «Aujourd’hui, avec les changements opérés au sein de cette institution, nous constatons une nette amélioration de la prise en charge des parturientes. Les naissances se font nombreuses». Pr Bensaadi tente d’argumenter les naissances qui se font par césarienne : «Aujourd’hui, on ne se presse pas pour faire des enfants. La future maman est située à plus de trente ans. Donc, il faut faire vite pour sauver l’un et l’autre. Il y a plus d’hypertendues, de souffrances à atténuer sans que ce ne soit fatal».

Arous Touil

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