Les rappelés de l’ANP ne décolèrent pas

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Plusieurs rappelés du service national, venus d’une trentaine de wilayas du pays, se sont rassemblés, hier, à Tizi-Ouzou, pour revendiquer, encore une fois, leurs droits les plus légitimes. À l’ouverture de la séance, M. Saïdoun Mohamed, délégué des rappelés de Tizi-Ouzou, dira : «Les revendications des rappelés du service national sont soumises aux autorités nationales. Les démarches préconisées sont en cours. Elles sont au ministère de la Défense nationale, au niveau du service social, notamment les cas des veuves et des ayants droit car non encore résolus. Nous revendiquons également l’unification de la date de régularisation car certains sont régularisés depuis une année ou deux et d’autres non encore». L’autre point épineux pour les délégués c’est de détailler les droits que les rappelés du service national doivent avoir, les préciser, les arrêter une fois pour toutes et les appliquer sur le terrain, une fois le dossier de l’intéressé régularisé. Notre interlocuteur soulève un autre problème situé au niveau de la caisse des retraites. «Il y a de nombreux dossiers en souffrance, des dossiers déposés depuis plus de 20 mois et qui ne sont pas encore traités. Ils sont 7 000 dossiers au niveau de Tizi-Ouzou (60%), et plus de 60 000 au niveau national. Nous relevons environ 700 dossiers non encore étudiés au niveau de la 2ème région militaire avec un grand retard au niveau des wilayas de l’Est du pays», soulignera M. Saïdoun. Au niveau national, plus de 120 000 rappelés du service national ont été sollicités par les hautes autorités du pays pour affronter l’hydre et le démon du terrorisme, dont 80 000 ont répondu à l’appel. À la question de savoir quelles sont les démarches arrêtées par le mouvement des ex-rappelés (MOB) pour accélérer les procédures d’analyses et d’études des dossiers en souffrance, le délégué de Tizi-Ouzou précise : «Nous sommes sur un travail de sensibilisation, de mobilisation non seulement à travers une wilaya ou une région mais à travers tout le territoire national. Nous relevons avec satisfaction la bonne écoute au ministère de la Défense nationale, notamment son responsable, en l’occurrence le chef des corps armés, le général-major Gaïd Salah. Et les responsables de cette institution sont sur la bonne voie et affichent une volonté de nous aider à faire aboutir nos revendications. Nous sommes satisfaits des démarches effectuées jusque-là». Les délégués présents ont annoncé la prochaine création d’un cadre légal des rappelés autour d’une association nationale des rappelés du service national qui ne sera affiliée à aucun parti politique. Les différents intervenants de la matinée, venus de plusieurs wilayas, entre autres, Blida, Tipaza, Relizane, Mascara, Sidi Bel Abbès, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Batna, Aïn Defla, Béjaïa, ont souligné la nécessité de resserrer les coudes pour parvenir à arracher leurs droits malgré les obstacles rencontrés. «Il reste beaucoup de sacrifices à faire. Il y a des éléments qui freinent notre démarche mais nous sommes déterminés à aller de l’avant», diront-ils. Ils mettent l’accent sur les droits des veuves qui ne doivent en aucun cas être oubliées. Les handicapés et les ayants droit demandent un logement avant un salaire, car ils sont nombreux à occuper des bidonvilles et exposés à tous les dangers. Après la pause, d’autres délégués ont pris la parole et ont souligné une fois de plus, l’urgence d’une collaboration nationale. Des recommandations sont dégagées et le délégué de Tizi-Ouzou fera savoir qu’ «une commission nationale de onze membres a été dégagée : trois délégués par région (1ère, 2ème et 5ème) et deux délégués de la 4ème région. Ils auront pour mission d’appuyer et d’accélérer le dépôt des dossiers au niveau du MDN».

M.A.Tadjer

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