Les handicapés dans la tourmente

Partager

L’Établissement hospitalier spécialisé en rééducation fonctionnelle (EHS) d’Il-Maten, dans la wilaya de Bgayet, est paralysé par une grève initiée par le Snapap et le Snapsy. Le collectif des travailleurs réclame le «départ définitif» de leur directeur, qui avait déjà été démis de ses fonctions en avril 2014. Ce débrayage, qui dure depuis des semaines, pénalise au plus haut point les malades qui disent ne plus savoir à qui se plaindre. Il faut souligner que l’établissement hospitalier est considéré comme l’une des rares structures publiques qui offrent des soins complets en médecine de réadaptation physique et rééducation fonctionnelle dans la région. Et les grèves cycliques enclenchées par le personnel dudit hôpital ne sont pas sans conséquences sur les centaines, voire les milliers de patients orientés vers ce centre de soin. La tâche se complique davantage pour les personnes à mobilité réduite, essentiellement des paraplégiques et des tétraplégiques. Cette frange de la population s’en trouve très pénalisée, car vu la cherté des soins chez les médecins privés ils sont contraints à carrément renoncer aux séances de rééducation, ce qui est néfaste pour leur santé. «Cela fait plus d’un mois que la grève dure. Je suis obligé de prendre mon fils, tétraplégique, chez un médecin privé. Comment puis-je faire face aux frais de plusieurs et continuelles séances de rééducation ?», s’exclame Abdelkader. Et d’ajouter : «Nous sommes solidaires avec les grévistes, mais ils se devaient de nous trouver des alternatives». Tous les parents de handicapés nous ont confié leur détresse et exprimé leur crainte quant à la pérennité de ce mouvement de grève. C’est l’occasion de rappeler que la wilaya de Béjaïa enregistre un manque criant en termes de centres publics spécialisés en rééducation fonctionnelle.

Bachir Djaider

Partager