Le Cnapeste marche à Tizi-Ouzou

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Des centaines d’enseignants de différents paliers ont marché hier à Tizi-Ouzou.

Une manifestation à laquelle avait appelé le conseil de wilaya du Cnapeste pour exiger le départ de deux responsables accusés dans l’affaire de l’agression d’une enseignante au niveau de la Direction de l’éducation.

La marche s’est ébranlée depuis le siège de la Direction de l’éducation, vers 10h30, jusqu’au siège de la wilaya de Tizi-Ouzou. Plusieurs délégations venues, entre autres, de Bouira, Alger-Est, Boumerdès, Blida pour soutenir cette manifestation, ont pris part à cette marche. Tout au long du parcours, les enseignants ont brandi des slogans en 4 langues où on pouvait lire entre autres, «La leçon du jour : La dignité», «Nnif yezwar kulci», «Pardon mon enfant, c’est une question de dignité».

Arrivée à destination, une prise de paroles a été prononcée par quelques responsables du syndicat, et ce après un bref rappel du mouvement qui s’est déclenché depuis le 20 novembre 2017. Pour le coordinateur de Tizi-Ouzou, M. Ouaked, cette mobilisation est une preuve de la légitimité de leur revendication. «On est à la quatrième semaine de grève, 3 rassemblements et une marche, mais malheureusement nous n’avons reçu aucune réponse des concernés.

Non seulement, il y a ce silence mais il y a également de la manipulation. Ils veulent mettre les enseignants en confrontation avec toute la société», soutiendra ce premier responsable de la wilaya, et d’ajouter : «Ce n’est pas par gaîté de cœur que nous faisons cette grève, ça nous touche de voir nos élèves perturbés. Nous sommes également des parents d’élèves». Questionné sur un éventuel compromis avec la Direction de l’éducation, M. Ouaked persiste et signe, «les deux responsables doivent partir. C’est notre seule revendication et condition. Je ne vois pas d’autres solution ou compromis», précise-t-il. À signaler que le tribunal administratif, saisi par la Direction de l’éducation, a déclaré dans son verdict que « la grève est illégitime ». Une décision que le Cnapeste rejette catégoriquement.

Dans une déclaration du conseil du Cnapeste, réuni le 12 décembre 2017, ce dernier notera : «Le Cnapeste informe que les enseignantes et les enseignants grévistes rejettent unanimement la décision du tribunal administratif et considèrent que le verdict rendu, non sans beaucoup d’hésitations, n’est qu’une autre injustice qui s’ajoute à toutes ces maladresses, manœuvres et calomnies qui les ont révoltés tout au long de cette affaire», lit-on dans ce document.

Par ailleurs, plusieurs associations de parents d’élèves de la wilaya appellent toutes les parties à faire valoir le sens de responsabilité et de sagesse dans la situation qui prévaut au sein des établissements scolaires. À cet effet, des rassemblements de parents d’élèves de deux lycées de Tizi-Ouzou, à savoir le lycée El Khansa et Stambouli, ont été organisés hier et avant-hier au niveau du siège de la wilaya pour réclamer « Le retour des élèves » et adresser un appel de détresse aux deux partie en conflit.

«Les revendications aussi légitimes soient-elles doivent trouver des solutions par la voie du dialogue, de la concertation et de la compréhension car il y va de l’intérêt de nos enfants et de leur avenir», mentionne une déclaration de l’association des parents d’élèves du lycée El Khensa qui interpellent, par cette occasion, la ministre de l’Education «d’intercéder auprès des antagonistes de ce conflit afin d’éviter des conséquences préjudiciables au niveau de la wilaya». À noter que la fédération des associations des parents d’élèves de Tizi-Ouzou appelle l’ensemble des associations à une assemblée générale extraordinaire pour vendredi 22 décembre 2017 à 9 heures, au lycée Stambouli de Tizi-Ouzou.

Farida Elharani

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