Le commandant Mansour Boudaoud

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“Je suis venu spécialement participer à cette grandiose fête des moudjahidine. Nous sommes heureux d’avoir eu la chance de vivre dans l’Algérie indépendante et voir notre pays en train de prendre le chemin du développement à l’instar des autres pays.C’est la première fois que j’assiste à une vraie commémoration, dans laquelle toutes les franges de la société sont présentes. Notre combat n’a pas débuté en 1954, mais bien avant, en 1944. Après l’organisation paramilitaire (l’OS), en 1955 j’étais envoyé par le colonel Ouamrane pour procurer des armes au Maroc. J’étais l’un des premiers à prendre contact par l’intermédiaire de Boudiaf avec l’Armée de libération marocaine.Par la suite, j’étais désigné responsable de l’armement et du ravitaillement général pour tout l’ouest de l’Algérie. C’est peut-être la dernière rencontre entre nous. Le temps presse. Nous sommes vieux, nous avons accompli notre devoir. Je souhaite que les nouvelles générations soient animées de la flamme et de la culture du patriotisme.En Algérie, ce n’est ni un problème politique ni social, c’est un problème de manque de sérieux. Que chaque Algérien soit sérieux dans son domaine et tous les problèmes seront résolus.Pour réussir dans toute entreprise, il faut réunir trois conditions : la foi, le travail et le sérieux. J’invite la nouvelle génération à reprendre le flambeau, propulser le pays vers l’avenir. Quant à nous, désormais nous faisons partie du passé.”

Le moudjahid Ouzaïd dit Moh ou Moh“Avant le 5 Juillet 1962, beaucoup de sacrifices ont été consentis par tout le peuple, et ce depuis bien avant le 1er Novembre 1954. Notre peuple était pauvre, illettré, non armé, en dépit de tout, nous avons su arracher l’indépendance. Tigzirt ne compte pas uniquement ce nombre de tombes. Il y a des tombes où l’on a entassé jusqu’à 20 ou 30 chahids enfouis dans des fosses communes. La2e BCA à Tigzirt faisait emprisonner des civils, avant de les fusiller et les enfouir indifféremment sous terre. Au lendemain de l’Indépendance, les foyers étaient vides. La plupart des valides et des jeunes sont morts. La région et tout le pays étaient exsangues.Après 1960, ce sont les femmes qui ont poursuivi le combat, car les hommes ont été exterminés. Nous avons payé un tribut très lourd dans toute l’Algérie. 1,5 million de chouhada, c’est tout un peuple qu’on a exterminé.A présent, il faut se mettre au travail pour développer ce cher pays.”

Mansour Aliali, officier de l’ALN“Je suis venu spécialement de Sidi Aïch jusqu’à Tigzirt, uniquement pour participer à cette commémoration grandiose. Je dirais aux jeunes : vous n’avez pas d’autre pays. Le 5 Juillet 1962 n’a pas été réalisé facilement, mais au prit de grands sacrifices. Aimez votre pays, faites votre devoir envers l’Algérie.”

Propos recueillis par Mourad Hammami

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