Pas moins de 2 290 tonnes d’huiles toxiques à éliminer

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Pour ceux qui ne le connaissent pas, le PCB connu beaucoup plus sous le nom d’Askarel et commercialisé en Algérie sous différentes appellations, est une substance huileuse bioaccumulation. Elle est utilisée dans des transformateurs de puissance et dans des condensateurs. C’est un produit isolant et inflammable. Ce qui justifie son utilisation dans les milieux industriel, scolaire et administratif. Les inconvénients du PCB résident principalement dans le fait qu’il est hautement toxique et non biodégradable. A long terme, il est susceptible de provoquer de sérieux problèmes pour la santé qui peuvent être fatales pour certains. Car il est fortement soupçonné d’être cancérigène. L’acné, l’irritation des voies respiratoires, des maux de tête et la diminution de la fertilité sont entre autres les maladies qui peuvent atteindre les utilisateurs de cette huile.Eu égard à sa gravité et également à la quantité importante existant à l’échelle nationale, le MATE a décidé de mettre en place un cadastre national des déchets de PCB. Selon Mme Boudjemaâ, la directrice générale de l’environnement, le nombre total des transformateurs appelés à être détruits est de l’ordre de 6 770 appareils électriques, dont 3262 complètement hors d’usage. « Il est impérativement urgent de les éliminer » a-t-elle dit. Pour ce qui est de la quantité totale d’huiles à éradiquer, l’oratrice a fait savoir que pas moins de 2 290 tonnes ont été enregistrées au niveau de tout le territoire national. L’impact est énorme. Vu sa propagation rapide, 250 tonnes de terres ont été ainsi contaminées et infectées.Devant cet état de fait, la mise en œuvre d’une opération de dépollution s’impose. La wilaya de Laghouat, étant donnée qu’elle contient le plus grand nombre de transformateurs (184) a été la première à bénéficier de cette action de démantèlement, et ce, en décembre 2004. Alger constitue la deuxième étape. C’est hier, suite à une visite effectuée sur plusieurs sites à savoir l’hôpital Birtraria, le Trésor public, le Sénat, la Faculté centrale, le CHU Mustapha, l’ADE de Birkhadem et enfin le lycée Djillali Ghanen de Bab El Oued que Chérif Rahmani a lancé officiellement l’opération de dépollution dans la capitale. A ce niveau, il y a 108 transformateurs, 11 condensateurs et 2 disjoncteurs à mettre hors d’état de nuire. Selon Mme Boudjemaâ, le démantèlement à Alger s’étalera sur trois à quatre semaines au maximum.L’opération s’étendra systématiquement aux 13 autres wilayas concernées par ce problème, citons, entre autres, Blida (87 transformateurs), Boumerdès (29) et Tizi Ouzou (49) et s’achèvera complètement au mois de juillet prochain. C’est la date butoir arrêtée par le MATE pour ce débarrasser définitivement du PCB, ce produit interdit d’usage mondialement.La dépollution touchera en premier lieu, souligna le minisitre, les endroits les plus vulnérables et sensibles tels que les établissements scolaires et universitaires, les services de santé, les établissements culturels et touristiques pour attaquer ensuite les activités agroalimentaires et pharmaceutiques et enfin les activités industrielles.Une fois terminée, les déchets accumulés seront exportés vers l’étranger. Les huiles seront transférées en France et en Belgique. Les terres et les objets contaminés en Grande-Bretagne. Quant aux transformateurs, ils seront « injectés » en Chine. Pour les remplacer, Mme Boudjemaâ a expliqué que dorénavant, seuls les transformateurs à huile minérale seront utilisés.

Wassila Ould Hamouda

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