51e vendredi de marches

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En Kabylie, la rue maintient toujours le cap de la mobilisation antisystème, pour le 51e vendredi de marches. À Béjaïa, le défilé organisé, hier, dans les rues du chef-lieu de wilaya en fut la meilleure démonstration. En effet, pour un 51e rendez-vous de suite, ils étaient encore nombreux à battre le pavé pour réclamer un réel changement du système de gouvernance en Algérie. Le cortège qui a démarré depuis l’esplanade de la maison de la culture Taos Amrouche a répété en chœur ses slogans, tout en exigeant la libération des détenus et la satisfaction des revendications du peuple.

Agitant des drapeaux, les manifestants ont aussi exhorté les pouvoirs publics à redoubler d’efforts en sauvant les entreprises en difficulté. Les marcheurs n’ont pas manqué non plus d’afficher, soit en pancartes, soit à haute voix, leur rejet de la politique énergétique du gouvernement qui s’apprête à exploiter le pétrole et le gaz de schiste. La marche organisée, hier, dans les rues de Béjaïaville a, comme d’habitude, drainé des dizaines de milliers de manifestants. Et comme chaque vendredi, un hélicoptère de la police a survolé le ciel de la ville durant toute la manifestation.

Il est à signaler qu’une autre marche populaire a été organisée dans les rues de la ville d’Akbou. Les deux manifestations se sont déroulées dans le calme. A Tizi Ouzou également, la mobilisation fut de mise avec ces nombreux milliers de marcheurs qui ont tenu à marcher comme chaque vendredi depuis presque une année, pour réitérer les revendications populaires ayant trait au changement du système politique et au départ de tous les symboles de la bande. La libération de l’ensemble des détenus a été également réclamée.

Du portail principal du campus Hasnaoua de l’université Mouloud Mammeri, lieu habituel du départ de la marche, jusqu’à la place de l’ancienne gare routière, la procession a avancé dans le calme. Des pancartes et des drapeaux ont été, comme à l’accoutumée, brandis par les manifestants qui ont agi dans une ambiance bon enfant et dans le calme. A signaler un fait marquant et inhabituel enregistré : un jeune, visiblement étranger à la région, s’est distingué vers la fin de la marche en brûlant un drapeau. Les manifestants se sont aussitôt saisis de lui pour l’immobiliser et le porter à bout de bras directement vers la première Sûreté de wilaya à laquelle il a été remis.

À Bouira, la marche du 51e vendredi aura connu également la même ferveur que les précédentes. En effet, des milliers de citoyens ont déferlé dans le chef-lieu de la wilaya. Et comme chaque semaine, les marcheurs ont principalement réclamé une période de transition démocratique et l’élection d’une assemblée constituante pour une deuxième République. La foule s’est d’abord rassemblée sur la grande place de la ville, d’où elle s’est ébranlée en début d’après-midi en prenant la direction de l’esplanade de la maison de la culture Ali Zamoum, tout en sillonnant différents artères et boulevards du chef-lieu de wilaya.

Tout le long de cet itinéraire, des slogans hostiles ont fusé, notamment à l’égard des tenants du pouvoir. Les manifestants ont, en outre, exigé la liberté inconditionnelle des détenus d’opinion. Par ailleurs, les marcheurs, drapés de l’emblème national et du drapeau amazigh, ont exprimé de nouveau, et toujours pacifiquement, le rejet de l’exploitation et l’exploration du gaz de schiste, plaidant pour le recours à d’autres énergies renouvelables. Aux alentours de 16h, les protestataires se sont dispersés dans le calme habituel.

F. A. B, Amar A. et Hafidh B.

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