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Manifestations contre le système : 55e vendredi de marches

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Comme un réflexe atavique, depuis maintenant plus d’une année, les irréductibles citoyens de tous âges et de toutes les catégories sociales, ont répondu, hier, présents à la traditionnelle marche hebdomadaire. Dans les rues de Tizi Ouzou, et pour le 55e vendredi de suite, plusieurs centaines de personnes sont descendus dans mes rues afin de réitérer leur revendication de changer le système politique et l’instauration d’un véritable État démocratique. Fidèles à leur pacifisme et surtout à leurs mots d’ordre qui reviennent tel un leitmotiv chaque vendredi, les milliers de citoyens ayant arpenté les rues de la ville des Genêts ont scandé des slogans réclamant le changement du système à travers une transition démocratique.

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Hier encore, le sort des détenus d’opinion et des prisonniers politiques est revenu en force dans la manifestation où, quasiment entre deux pancartes brandies et un slogan crié, le mot d’ordre «Libérer les détenus d’opinion et pour une vraie justice» est revenu en force chez les marcheurs qui n’ont pas cessé de fustiger le recours excessif des forces de l’ordre à l’arrestation des manifestants brandissant le drapeau berbère dans les autres wilayas du pays. Drapés dans l’emblème jaune, bleu et vert amazigh aux côtés du vert, rouge et blanc national, les manifestants, hier à Tizi Ouzou, ont réitéré leur exigence de libérer l’ensemble des détenus politiques, non sans rendre hommage aux hommes de culture et aux valeureux chouhada en brandissant des portraits de Mouloud Mammeri, Matoub Lounes, Abane Ramdane, Amirouche, Larbi Ben M’hidi….

A Bouira, les revendications et les slogans des marcheurs n’ont pas changé et ont toujours trait à un «changement démocratique et radical». Ainsi, c’est à partir de 13h30, dès la fin de la prière du vendredi, que la marche populaire s’est ébranlée à partir de la place du centre-ville. Le nombre de manifestants n’a cessé d’augmenter, au fur et à mesure de l’évolution de la procession humaine à travers les ruelles de la ville. Munis du drapeau national et de l’emblème amazigh, les marcheurs ont aussi dénoncé les «pressions judiciaires» exercées sur plusieurs activistes et militants du Hirak dans la wilaya de Bouira, dont certains sont passés devant les tribunaux. Les marcheurs ont alors appelé à «l’annulation de l’ensemble des poursuites injustifiées».

Pour certains militants et élus locaux présents, ces poursuites sont une preuve de «l’absence de volonté politique» réelle pour un changement démocratique. «Le pouvoir qui essaye de faire réussir sa propre régénération n’est sûrement pas sincère dans sa démarche pour la dialogue national et le changement démocratique. La preuve, ici, dans la wilaya de Bouira, où des jeunes activistes et même des élus dans des Assemblées locales sont régulièrement convoqués pour des faits qu’ils n’ont jamais commis ! C’est pour cela et bien d’autres raisons que la mobilisation populaire se poursuivra jusqu’à l’aboutissement de toutes les revendications légitimes du peuple algérien, qui aspire à construire un Etat de droit et de justice», a indiqué un élu local, qui était parmi les manifestants.

La marche s’est poursuivie à travers les gr andes rues de la ville, avant que les manifestants arrivent à hauteur de l’esplanade de la maison de la Culture, où ils ont tenu un rassemblement. Ils se sont ensuite dispersés dans le calme. En outre, des appels ont été lancés pour l’organisation d’une nouvelle marche, aujourd’hui. Ils étaient des milliers de Bejaouis à défiler, hier, dans les rues du chef-lieu de wilaya. Avant l’entame de la marche, ils étaient peu nombreux à s’être rassemblés sur l’esplanade de la maison de la culture, contrairement aux précédents vendredis. Vers les coups de 13h, des centaines de manifestants commençaient à arriver sur les lieux pour former une foule dense. En effet, des cohortes de manifestants, en provenance des quatre coins de la wilaya, arrivaient sans discontinuer à Béjaïa ville.

Sous un ciel partiellement nuageux, la procession humaine, dont les rangs grossissaient au fil des minutes, s’est ébranlée depuis la maison de la culture Taos Amrouche, vers 13h30, soit après la fin de la prière du vendredi. Les manifestants, tout en agitant le drapeau national et le drapeau amazigh, ont scandé des slogans hostiles aux décideurs et ont appelé à un changement radical du système de gouvernance en Algérie et la libération de tous les détenus d’opinion. Durant plus de deux heures, les ruelles principales de la ville étaient noires de monde. Pour le 55e vendredi de mobilisation, les manifestants ont encore une fois fait preuve de civisme et ont tenu à garder le caractère pacifique de leur mouvement.

D’ailleurs, aucun incident, mineur soit-il, n’a émaillé l’acte 55 de ce mouvement populaire antisystème à Béjaïa. La foule s’est dispersée dans le calme peu avant 16h. Les manifestants ont eu à parcourir plusieurs kilomètres, depuis la maison de la culture jusqu’au boulevard Amirouche, sur les hauteurs de la ville de Yemma Gouraya, avant de se disperser dans la sérénité. Il est à signaler par ailleurs qu’une marche similaire a eu lieu durant la même journée à Akbou, où les manifestants ont réaffirmé leur  » rejet du système » , réclamant son départ.

Ali. C/O. K. et F. A. B.

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